Intervention de Marielle de Sarnez

Séance en hémicycle du mardi 20 mars 2018 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente de la commission des affaires étrangères :

Pour être crédible, l'action extérieure de notre pays doit s'appuyer sur ses deux leviers que sont la diplomatie et la défense. Nos soldats sont engagés sur le terrain partout dans le monde, au péril de leur vie, et leur courage, leur savoir-faire, leur intelligence font notre fierté. Je souhaite aujourd'hui leur rendre un hommage tout particulier.

Nous savons cependant bien que la seule réponse militaire ne suffit pas à résoudre les conflits. Je me suis récemment rendu au Mali ainsi que, il y a quelques jours, au Niger, avec le ministre de l'intérieur. Nous savons combien il est essentiel de renforcer notre approche globale des crises, en combinant mieux les instruments de sécurité et de développement.

Si cette démarche a été initiée, elle doit impérativement être poursuivie, notamment à l'échelle de l'Union européenne, qui dispose de tous les outils nécessaires. Je ne nie pas que certains progrès ont été accomplis dans ce domaine : l'Europe s'investit certes de plus en plus au Sahel sur les questions de développement, de sécurité et de défense.

Mais nous ne pourrons pas éluder plus longtemps la question du financement commun des opérations militaires en Afrique, dont l'objectif est de lutter en amont contre les foyers du terrorisme, au bénéfice de toute l'Europe. Si la France veut augmenter sa capacité à investir dans les technologies de demain, ce qui est absolument essentiel, elle ne peut en effet continuer de porter seule la charge d'opérations lourdes, qui ont pour objet de protéger contre les menaces non seulement nos concitoyens mais également tous les citoyens d'Europe. C'est un enjeu qui reste très important et sur lequel nous avons encore beaucoup de progrès à accomplir pour convaincre nos partenaires européens.

Un mot, madame la ministre, sur notre futur partenariat avec le Royaume-Uni. Nos armées sont un peu, en Europe, des soeurs jumelles : elles partagent en effet le même format, la même culture et le même niveau d'ambitions. Si nos relations de défense n'entrent que très marginalement dans le cadre du Brexit, nous savons tous que celui-ci ne sera pas neutre de ce point de vue, ne serait-ce que pour des raisons économiques et financières. Pour la sécurité du continent européen, il nous faudra agir en responsabilité, avec la volonté exigeante d'arrimer les Britanniques à la défense de l'Europe : c'est cette vision que nous devrons défendre dans le cadre du futur accord d'association entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.

Madame la ministre, le projet de loi que vous nous proposez n'élude aucun de ces enjeux : vous faites preuve de réalisme et d'ambition ; sans jamais sacrifier les enjeux de long terme, vous répondez aux urgences, qui sont nombreuses. De cela, je veux vous le dire, nous vous sommes reconnaissants.

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