Monsieur le président, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, madame et messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, je veux tout d'abord rendre hommage à nos militaires, aux personnels civils et aux acteurs industriels de la défense. Ils font la fierté de notre pays. Leur engagement pour notre protection est remarquable. Ils assurent notre sécurité. Ils sont les garants de la paix en France, propice au développement économique et à l'essor touristique. Depuis 1945, nous vivons libres et nous le devons aux générations successives de militaires. Petit-fils de parachutiste, je le mesure tout particulièrement. J'ai une pensée, à cette heure, pour nos soldats engagés sur les nombreux théâtres d'opérations extérieures et sur notre sol. Merci à eux ! Merci aussi à nos jeunes qui répondent à l'appel de servir leur pays ; nous avons besoin d'eux !
La programmation militaire est un exercice indispensable pour la défense. Il s'agit d'un engagement politique plus que d'une obligation juridique. Il s'agit surtout de répondre au défi sécuritaire. Les moyens programmés pour les prochaines années sont-ils et seront-ils cohérents avec ce que le chef de l'État demande et demandera à nos militaires ? Voilà la question à laquelle le présent projet de loi doit répondre.
Bien sûr, il y a l'affichage de moyens supplémentaires. Je l'admets, la communication est plutôt performante. S'est installée l'idée que les trajectoires retenues sont celles qui permettront d'atteindre enfin l'objectif des 2 % de notre richesse nationale consacrée à la défense. Concrètement, il s'agit d'allouer 50 milliards d'euros par an à la défense en 2025 et de créer 6 000 postes supplémentaires d'ici à 2025.
Comment y parvenir ? Voilà la question centrale d'une loi de programmation. Au lieu d'y arriver progressivement, votre gouvernement fait le choix de reporter l'essentiel des efforts après le quinquennat. Ce n'est pas une « vocifération », madame la ministre. Le fameux « mur budgétaire » prévu en 2023 est inadmissible. Ce n'est pas sérieux !
Modifier la trajectoire ? Impossible, me direz-vous, car la loi de programmation des finances publiques fixe déjà la trajectoire, laquelle ne correspond pas à l'ambition affichée. Dans ce cadre, de quelle liberté disposons-nous ? Assisterait-on à une simple opération de communication ? Pire, le texte répète une programmation qui ne s'oriente pas vers cette ambition ! Finalement, le nouveau monde maquille la réalité. Drôle de nouvelle manière de faire de la politique ! Cela ne peut, à mon sens, produire que de la déception, donc de la méfiance, suivie de défiance.