Rendez-vous compte : il y a eu dix-sept avenants pour les Barracuda, dont huit seulement pour de bonnes raisons. Et que dire du programme FREMM – frégates multimissions – , parfait exemple de dérive des coûts ? Pour le prix actuel d'une FREMM, on en aurait financé deux aux conditions de 2008. Résultat : on aura une flotte réduite, avec moins de capacités, pour plus cher.
Mes chers collègues, à travers cette programmation des moyens alloués à notre défense, c'est la confiance de nos militaires qui se joue. Ils peuvent comprendre que les moyens soient limités, ils respectent les décisions politiques, ils sont profondément légalistes, mais il ne faut pas leur mentir en travestissant la réalité. Pour regagner la confiance de nos militaires, il faut des trajectoires crédibles. Or ce projet de loi fait tout le contraire.
Le syndrome anglais devrait nous alerter : des navires sont cloués au port faute d'équipage. Nous avons, nous aussi, de moins en moins d'équipages. La raréfaction des pilotes sera le premier facteur qui limitera notre capacité à nous projeter. Moins de 60 % des équipages d'avions de transport tactique sont qualifiés pour l'atterrissage en terrain sommaire. Avec seulement 1 200 postes supplémentaires pour l'armée de l'air, alors qu'il en faudrait 3 000, …