Nos militaires, comme ceux qui nous écoutent en ce moment, méritent mieux que de croire que la question de la guerre se traite de manière technocratique. Car cette question met en jeu la sécurité nationale et la géopolitique : qui peut être l'agresseur, quel type d'agression peut-il commettre, et de quelle manière peut-on répliquer pour l'en empêcher ?
Jusqu'à présent, nous avions un corps de doctrine fondé tout entier sur la dissuasion. Il a été mité de toutes parts, non seulement par l'acceptation irresponsable des bases de missiles antimissiles, mais aussi par l'interrogation que soulève le sens de la dissuasion nucléaire dès lors que les instruments mis à son service se révèlent incapables de l'assurer, soit parce que la cyberguerre règle d'avance le problème de la force transportée par les airs, soit parce que le transport de la force par sous-marins est compromis du fait de l'activité des satellites.