C'est un nouveau coup porté à la situation humanitaire déjà catastrophique prévalant dans ce pays. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées et ceux qui restent se trouvent dans une situation critique, privés d'eau, d'électricité et de secours.
C'est aussi – on ne le dit pas assez – un nouveau coup porté à la campagne contre Daech, à laquelle les forces démocratiques syriennes ont apporté une contribution décisive – notamment à Kobané et à Raqqa – , ce dont la France leur est reconnaissante. Leurs capacités doivent être préservées. Daech, je le rappelle, n'est pas vaincu en Syrie.
Enfin, c'est un nouveau coup porté à la trêve humanitaire décidée par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui comme telle s'inscrit dans le cadre du droit international et s'applique à tous, y compris à la Turquie et aux forces de Bachar el-Assad. Il importe de la faire respecter par tous les moyens dont nous disposons.
La position de la France n'a pas varié. Les préoccupations de frontières de la Turquie ne doivent pas mener à l'implantation militaire que nous constatons. C'est ajouter de la guerre à la guerre.
Sur le fond, monsieur le député, je suis convaincu qu'il n'y aura pas de solution militaire durable en Syrie et qu'il faudra bien aboutir à une solution politique, donc relancer le processus de Genève. Dans ce cadre, il faudra faire en sorte que la solution politique retenue soit inclusive et que les Kurdes y trouvent leur place.