Madame la ministre, nous étions, pour notre part, impatients d'entendre ce que vous venez de nous dire et nous pouvons à présent revenir à notre sujet.
La programmation militaire évolue dans un environnement international de plus en plus instable, du fait de la multiplication des conflits, toujours plus ambigus et complexes, avec des forces non étatiques capables de se doter d'armements de haute technologie. Les tensions en sont ravivées. La volonté affichée de réarmement nucléaire, notamment par les États-Unis et la Russie qui disposent à eux seuls de près de 90 % de l'arsenal nucléaire mondial, est très inquiétante, d'autant plus que la gamme des options militaires s'élargit, s'étendant jusqu'à la bombe nucléaire.
Dans ce contexte, notre amendement tend à réaffirmer l'utilité et la pertinence d'un processus concerté de dénucléarisation, dans le cadre de l'article 4 du traité de non-prolifération des armes nucléaires. Il vise à souligner que la France est bien placée pour mener cette action diplomatique. Elle est d'ailleurs l'un des pays à avoir poussé le désarmement le plus loin, en signant pratiquement tous les traités qui encadrent l'usage du nucléaire, et notamment en promouvant le traité interdisant la production de matières fissiles pour des armes nucléaires et en ratifiant le traité d'interdiction complète des essais nucléaires. La France a la légitimité requise pour mener une action diplomatique volontariste en ce sens, en s'associant aux pays qui y sont le plus disposés, comme la Chine.