Notre pays montre l'exemple, en respectant les objectifs du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, notamment ceux de son article 6. L'arsenal nucléaire français a été diminué de moitié en dix ans. La composante terrestre de notre armée est dépourvue de l'arme nucléaire depuis 1996, année où le président Jacques Chirac a décidé de fermer le plateau d'Albion et d'abandonner cette forme nucléaire tactique. La composante océanique et aéroportée a vu également son arsenal nucléaire se réduire : 2 milliards d'euros ont été nécessaires au démantèlement des anciennes installations de production de matières fissiles.
Cependant, il est nécessaire pour la France de conserver ses armes nucléaires dans une logique de dissuasion, dans le cadre du concept de stricte suffisance, qui prévoit l'élimination du maximum d'armes nucléaires. Il est utopique de considérer que les États détenteurs de l'arme nucléaire sont prêts à s'engager, de leur propre initiative, dans un processus de destruction de leurs arsenaux. À la question de l'abandon unilatéral de notre armement nucléaire, notre réponse sera négative, car un tel abandon ne ferait qu'ébranler notre sûreté, celle de l'Europe et celle de nos alliés.
Pour reprendre les propos de Mme la ministre des armées, « la dissuasion nucléaire est le socle de notre défense ». La France s'est engagée et s'engage toujours pleinement à limiter son arsenal. Comme cela a été rappelé, elle a signé le 24 septembre 1996 le traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Nous sommes d'ailleurs les seuls à avoir démantelé nos centres d'expérimentation. Notre pays a déjà fourni beaucoup d'efforts pour respecter ses engagements. Cependant le contexte international actuel nous incite fortement à conserver notre système de dissuasion nucléaire.