La composante aéroportée nous offre une capacité de discussion graduée avec nos adversaires. C'est évident. La supprimer mettrait en péril cet outil diplomatique hors normes.
Hors normes, il l'est aussi d'un point de vue économique. Permettez-moi de rappeler à cet égard que le budget de la dissuasion nucléaire dans l'actuelle loi de programmation militaire s'élève à 3,5 milliards d'euros et que la part des forces aériennes stratégiques – aéroportées, donc – représente 7 % de ce montant : nous discutons donc de 245 millions d'euros, sachant en outre que la seule part de l'entraînement de nos pilotes compte pour 105 millions d'euros, ce qui signifie qu'on est prêt à remettre en cause la deuxième composante de notre dissuasion nucléaire pour 140 millions d'euros.
Comme l'a rappelé tout à l'heure M. le rapporteur, si nous n'avions pas eu ce niveau d'excellence en termes de capacité opérationnelle aérienne, grâce notamment aux exercices Poker, qui sont notre vecteur stratégique, nous aurions été incapables d'intervenir aussi rapidement au Mali et les djihadistes auraient pu prendre Bamako.