Les membres du groupe de La France insoumise, par le biais de cet amendement, cherchent à éviter la pérennisation ad vitam aeternam de la posture de protection terrestre couplée à la fonction de protection des armées françaises découlant des attentats de 2015 et 2016. Nous avons à coeur de réaffirmer la distinction républicaine entre les enjeux de sécurité intérieure et les enjeux de défense.
La confusion régnant actuellement entre les missions de l'armée et celles de la police est une tendance lourde et dangereuse qui se matérialise dans l'opération Sentinelle, dont l'efficacité reste à prouver alors que son coût, lui, est évident.
Pire, les militaires de l'opération Sentinelle sont devenus des cibles spectaculaires et tenues pour légitimes par des gens qui veulent s'en prendre au pouvoir en place, faisant ainsi le jeu du terrorisme islamiste. L'objectif de dissuasion de l'opération est ainsi mis à mal, puisqu'elle constitue plutôt une incitation.
En outre, sa pérennisation instaure une habitude et une routine préjudiciables à l'efficacité du dispositif. Le niveau de vigilance des soldats baisse, tandis que les terroristes ont plus de temps pour repérer les lieux et préparer leurs attaques.
Enfin, la militarisation de la sécurité intérieure fait peser un risque latent sur les libertés publiques. Nous ne souhaitons pas nous engager sur cette pente glissante.
D'autres solutions pour la protection du territoire national doivent être pensées et mises en oeuvre. Elles existent. Les députés La France insoumise sont prêts à en débattre avec ceux de la majorité et des autres partis s'ils le souhaitent.