Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du mercredi 21 mars 2018 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Avec cet amendement, nous touchons une question sensible. L'alinéa 103 dispose en effet que nos armées « doivent ainsi être capables d'assurer les postures permanentes de dissuasion, de sûreté et de protection du territoire national, de renseignement stratégique, de cyberdéfense, ainsi que de conduire des opérations de stabilisation, de contre-terrorisme ou de contre-insurrection () »

Nous sommes en total désaccord avec le fait que nos armées soient engagées dans quelque opération de contre-insurrection que ce soit. C'est là une question fondamentale qui touche l'article 35 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui, je l'espère, nous rassemble tous : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». C'est cela qui nous rassemble !

Est-il possible que, demain, notre armée, sur le territoire national ou à l'étranger, réprime ceux qui se seraient insurgés contre un gouvernement dont la politique aurait été injuste ? Il y a quelque chose totalement, fondamentalement contraire aux missions de nos armées.

Permettez-moi de donner un exemple personnel. Je suis natif de Béziers, ville où Clemenceau envoya le 17e régiment d'infanterie de ligne contre les viticulteurs en grève. Refusant la répression, les soldats ont mis crosse en l'air – une chanson est née, « Gloire au 17 e », avec ces paroles : « Vous auriez en tirant sur nousAssassiné la République ».

En 2018, nos armées ne peuvent pas assassiner la République ni sur le territoire national ni à l'étranger. Il est impossible que notre pays s'engage dans une quelconque opération militaire pour mater une contre-insurrection.

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