La participation de la France à l'OTAN pose à nos yeux, vous le savez, des problèmes dont nous avons déjà longuement débattu. C'est pourquoi nous proposons de sortir de l'Alliance atlantique qui – faut-il le rappeler ? – a été conçue à l'époque de la guerre froide, laquelle n'existe plus sur le plan géopolitique. Je rappelle que l'objectif de l'OTAN était, à l'époque, de contrer les volontés expansionnistes – disait-on – du bloc de l'Est. L'Alliance atlantique n'a donc plus aucun objet aujourd'hui.
Son maintien et son élargissement sont au contraire des facteurs de tension qui accroissent l'instabilité. Elle est entièrement mise au service, nous l'avons déjà souligné, des États-Unis d'Amérique. La notion d'interopérabilité est un levier normatif et économique très puissant – nous en avons débattu en commission. Elle accorde de fait un privilège exorbitant aux industries des États-Unis pour l'équipement des forces, si bien que nous nous trouvons dans la situation d'acheter de grandes quantités de matériels sur étagère aux industriels américains, ce qui est tout de même paradoxal. Cet amendement vise donc à réduire l'emprise des règlements de l'OTAN sur nos armées pour des raisons de souveraineté, mais également pour des raisons économiques.
De plus, l'interopérabilité devrait être également possible avec d'autres puissances que les États-Unis. Nous avons combattu les mêmes ennemis que les Russes au cours du conflit en Syrie et en Irak. Il ne faut pas exclure a priori des coopérations avec des États qui ne sont pas membres de l'OTAN. Cet amendement vise à préserver cette possibilité.