Comme vous, je sais que les normes OTAN permettent à l'Alliance de mener à bien ses missions, puisqu'elles concourent très largement à une interaction opérationnelle entre les différents acteurs – cela tombe sous le sens. Il est évident que, pour coopérer, il faut parler le même langage et utiliser des outils compatibles – je m'exprime en des termes simples.
Le ministère des armées affirme qu'une bonne norme OTAN, d'une part, satisfait aux exigences d'interopérabilité dont elle émane et, d'autre part, répond aux objectifs globaux du ministère. Pourtant, la préservation des intérêts nationaux doit être scrupuleusement défendue. Parce que l'OTAN a déjà été l'instrument militaire des États-Unis, notamment pendant la guerre froide, il est bon de rappeler que nous avons un devoir de prudence à exercer en la matière.
En effet, ces normes sont présentes partout et ont des conséquences aussi bien en matière d'appréciation des performances opérationnelles des systèmes et de maîtrise des impacts économiques et organisationnels qu'en matière de politique technique et industrielle de la France. Elles se glissent même dans notre politique de coopération et d'exportation. Bref, elles sont partout. Si les États-Unis sont nos alliés, nous devons aussi conserver notre autonomie pour rester réellement les maîtres de notre politique de défense.