J'ai eu l'occasion de le dire hier soir, dans la discussion générale : je pense que nous manquons une occasion historique en limitant ce service – qui, je l'espère, verra le jour – à trois mois. Nous connaissons tous l'état de notre jeunesse. Bien sûr, il y a une jeunesse qui réussit – j'ai la chance, comme beaucoup d'entre vous, d'être invité dans les grandes écoles de France. Mais je vois aussi la haine contre la France, contre la civilisation, dans les cités les plus difficiles, à deux heures du matin. J'y perçois un sentiment d'abandon, que l'on retrouve aussi sur d'autres territoires, pour des raisons différentes. C'est la raison pour laquelle je crois qu'il n'y a pas de disposition plus urgente, plus importante, pour refaire peuple, refaire nation, que de remettre en place un service civil, civique, militaire, qui pourra s'effectuer en France, en Europe, où l'on voudra. Il devra réunir l'ensemble des jeunes de dix-huit ans.
Je ne vois pas comment on peut se sortir de ce mauvais pas : trois mois, cela va coûter les yeux de la tête, et cela ne servira à rien. Ceux qui ont fait le service militaire – j'en fais partie – savent très bien comment ça se passe ; on passe un peu de temps ensemble, on bénéficie d'une durée de cotisation de retraite en sortant, on a la possibilité de passer tous les permis de conduire et d'obtenir le « 06 » de tous les jeunes de son âge.