Il va me falloir user de toute ma force de persuasion, puisque notre rapporteur a déjà annoncé vouloir émettre un avis défavorable à tous les amendements traitant des cadets de la défense. Pourtant, je sais que nous sommes tous ici convaincus de l'intérêt de ce programme, qui séduit de plus en plus de jeunes et renforce la cohésion nationale, la mixité sociale et le lien entre la nation et son armée.
Pour tout vous dire, j'ai rencontré, la semaine dernière, les responsables de ce programme à Belfort. Ils m'ont expliqué à quel point c'était formidable pour les jeunes, mais aussi combien c'était difficile à mettre en place. En effet, il n'existe aucun financement dédié, ce qui oblige à courir en permanence après l'argent des uns et des autres. La préfecture donnera peut-être quelques euros, mais elle ne s'empresse pas de le faire, puisque nos militaires se débrouillent parfois par eux-mêmes. C'est tout de même malheureux.
J'ai trouvé, sur le site du ministère des armées, un rapport de la commission armées-jeunesse de 2016-2017, dans lequel on lit : « les centres des cadets de la défense actuellement existants sont globalement peu soutenus par les acteurs institutionnels qui voulaient les porter, à savoir le ministère des armées et celui de l'éducation nationale. Aussi – et cette situation est dommageable à terme – les centres de cadets demeurent souvent le produit de volontés individuelles et acharnées, et de la coopération volontaire d'un établissement scolaire et d'une unité militaire qui organisent et financent sur leurs ressources propres leur centre de cadets de la défense ». Cette situation, conclut le rapport, décourage les initiatives et, quand un responsable de centre s'en va, le programme peut péricliter, voire disparaître brutalement. C'est d'autant plus regrettable que nous croyons tous à l'intérêt du dispositif.
Voyez cet amendement comme un amendement d'appel si vous le souhaitez, et travaillons ensemble ! Mais il serait dommage que la LPM ne défende pas plus fortement les cadets de la défense – même si j'entends bien que vous ne souhaitiez pas que le texte récapitule tous les programmes les uns après les autres. Je le dis sans animosité, ni envers le rapporteur ni envers le Gouvernement, croyez-le bien : il faut en parler ! La loi de programmation militaire est déjà bavarde et elle aborde de nombreux sujets. Pourquoi pas celui-ci, monsieur le rapporteur ? J'espère vous avoir fait changer d'avis