Je connais la réponse du rapporteur et de la ministre sur cet amendement car il traite du même sujet. Le rapporteur argue de la nécessité d'une évaluation du dispositif des cadets de la défense, mais elle a déjà été effectuée par le groupe de travail de la commission armées-jeunesse ainsi que par un rapport parlementaire relatif au parcours citoyen.
Je rappelle quelques chiffres : dans toute la France, quatorze centres accueillent seulement 400 cadets pour une population de 67 millions, tandis qu'au Canada, on dénombre 70 000 cadets pour 32 millions d'habitants – je parle sous le contrôle de Marianne Dubois. Ce dispositif est très intéressant car il associe l'éducation nationale, les réservistes et les militaires d'active. Il faudra arriver à le faire évoluer et à le consolider si l'on souhaite renforcer le lien armée-nation et l'esprit civique.
Je vous livrerai une anecdote. En mission au Canada, j'ai rencontré un garçon d'origine ivoirienne âgé de douze ans. Je lui ai demandé pour quelles raisons il s'engageait dans les cadets de la défense. Il m'a répondu qu'il n'avait pas le choix car son père le lui imposait, mais il a ajouté qu'il voulait devenir Canadien et que, pour ce faire, il devait devenir cadet de la défense.
Ce dispositif peut intéresser de nombreux jeunes qui manquent de repères, de valeurs, qui sont perdus dans leurs quartiers. Mais les bénéficiaires doivent être équitablement répartis sur le territoire. La Normandie compte un seul centre à Évreux ; il n'en existe ni dans l'Orne ni dans la Manche. Il faut absolument renforcer ce dispositif.