Il est proposé ici de supprimer la mise en service du missile M. 51. 3 et le développement de la future version du missile M. 51, ainsi que d'annuler la rénovation à mi-vie de l'ASMPA et le développement de l'ASN-4G – air-sol nucléaire de quatrième génération.
Je ne comprends pas bien pourquoi, puisque la version M. 51. 3 du missile est en cours de recherche et de développement depuis 2014 et devrait être livrée en 2025. Il serait peut-être raisonnable de ne pas gâcher l'investissement des Français pour une raison purement idéologique. Idem pour l'ASMPA rénové, sur lequel les bureaux travaillent depuis 2016. Ce programme anticipe l'évolution des défenses adverses à moyen terme. Il permettra de garder la supériorité technologique, au moins jusqu'à l'horizon 2035.
De plus, il ne faut pas oublier que les missiles mer-sol balistiques stratégiques – les MSBS – font travailler notre industrie, notamment les bureaux d'études d'ArianeGroup, qui leur consacrent 60 % de leur activité. La filière industrielle complète du M. 51 représente plus de 450 industriels français, dont 140 fournisseurs directs et 40 maîtres d'oeuvre de sous-systèmes, et 25 % d'entre eux sont des PME ou des TPE.
Contrairement à ce que vous voulez nous faire croire, il ne s'agit aucunement d'augmenter la puissance de nos missiles. La démarche incrémentale a été choisie afin de lisser les flux budgétaires et de permettre une bonne conservation des compétences industrielles, ce qui est nécessaire pour notre pays et nos emplois.