L'avis est malheureusement défavorable pour deux raisons. La première, c'est que si l'on ne veut pas insulter l'avenir, il faut lancer dès maintenant, en tout cas sur la durée de cette LPM, les études pour le remplacement du Charles de Gaulle. Nous ne savons pas avec précision quand ce porte-avions sera retiré puisque la date ne sera connue que lors de son dernier arrêt technique majeur, c'est-à-dire en 2037. On ne sait donc pas si ce sera en 2040, 2041 ou même 2039. Aujourd'hui, par exemple, parmi nos sous-marins nucléaires d'attaque en service actuellement, l'un peut être prolongé et pas l'autre, alors qu'ils ont été construits et utilisés de la même manière. Nous ne saurons donc qu'en 2037, mais il faut s'y préparer en lançant les études dès maintenant.
La seconde raison scelle notre désaccord, monsieur Becht : les contrats opérationnels définis par la Revue stratégique – à laquelle je me réfère, ne vous en déplaise – et inscrits de ce fait dans le rapport annexé, prévoient un seul groupe aéronaval, et par conséquent un seul porte-avions. La doctrine française est aujourd'hui basée sur ce chiffre. Que cette doctrine évolue dans les années à venir, nous verrons, mais ce sera une décision purement stratégique et prise, à ce titre, par le Président de la République alors en place.
En tout cas, il faut lancer les études puis voir, en fonction du contexte géopolitique et du degré d'avancement de la coopération avec nos alliés occidentaux les plus techniquement capables, comment mettre en place cette permanence à la mer que vous appelez de vos voeux.