Monsieur le Premier ministre, le 4 avril, en plein Paris, à Belleville, une femme, réveillée à quatre heures du matin par un barbare, a été torturée, battue et mutilée pendant quarante-cinq minutes, puis défenestrée, parce qu'elle était juive.
Aux cris de « Allahou akbar ! », son assassin l'a massacrée à poings nus, récitant des sourates du Coran alors que, en bas de l'immeuble, vingt-six policiers – oui, vingt-six – attendaient sans intervenir. Elle s'appelait Sarah Halimi, elle avait soixante-cinq ans, était médecin, directrice de crèche et mère de trois enfants. Elle avait très peur de son assassin, qui était son voisin depuis vingt ans. Celui-ci était un délinquant de vingt-sept ans, musulman radicalisé, d'origine malienne.
Cette affaire aurait dû faire la une. Pourtant, pratiquement pas un mot n'en a été dit dans les médias, et pas un mot durant la campagne présidentielle. On est donc bien loin du tsunami médiatique de l'affaire Théo.
Deux jours après le drame, le frère de Sarah Halimi, M. Attal, m'a appelé avec émotion pour me demander de l'aide. Pendant deux mois, j'ai prêché dans le désert. Le nom « Halimi » résonne hélas dans la communauté juive comme une plaie douloureuse qui s'ouvre à nouveau : après Ilan Halimi, c'est au tour de Sarah, onze ans plus tard. C'est l'histoire d'un déni qui se répète : déni face à l'antisémitisme arabo-musulman qui sévit dans nos quartiers, sur fond d'islamisme, de préjugés anti-juifs, de haine de la France et de haine d'Israël.