Monsieur Habib, vous venez de rappeler l'odieux assassinat de Sarah Halimi, et je partage votre émotion. Permettez-moi, même si ce sera pénible, de rappeler les faits.
Le 4 avril dernier, à quatre heures vingt-deux, un appel reçu par la police faisait état d'une séquestration au domicile d'une famille demeurant au 26, rue Vaucouleurs, dans le 11e arrondissement de Paris. Un premier équipage de la BAC, la brigade anti-criminalité, arrivait sur les lieux à quatre heures vingt-cinq, suivi d'un second. Trois effectifs restaient devant la porte d'entrée, pendant que deux autres se rendaient côté jardin, où ils entendaient des cris sans pouvoir les localiser. L'un d'eux repartait côté rue pour s'entretenir avec les témoins ; rappelé par son collègue, il découvrait, à son arrivée dans la cour intérieure, le corps d'une femme ensanglanté. À quatre heures quarante et une, un appel reçu par les sapeurs-pompiers signalait la chute d'une femme d'un balcon. D'autres secours arrivaient à cinq heures dix, et le décès de Sarah Halimi était constaté par les sapeurs-pompiers. À cinq heures trente-six, la BAC de Paris interpellait l'auteur, qui se trouvait alors au domicile d'une famille d'origine malienne, composée des parents et de trois enfants qu'il séquestrait et qui avaient appelé la police.
Ces éléments démontrent que l'intervention de la police a été rapide et qu'elle s'est déroulée dans un contexte compliqué, l'appel initial la conduisant dans un appartement distinct de celui où la victime a été agressée.
Il ne m'appartient pas de commenter les décisions de la justice, notamment celle ayant trait à la qualification juridique des faits.