Monsieur le ministre d'État, nous vous avons entendu avec plaisir, car votre enthousiasme est communicatif. Vous avez placé votre intervention dans un cadre de proximité et de globalité, deux niveaux – le local et le global – auxquels la représentation nationale a une responsabilité historique de pédagogie. Les actions de chaque consommateur, de chaque collectivité locale, de chaque entreprise, entraînent une responsabilité dans le changement climatique, dans l'utilisation des ressources fossiles, dans la qualité de l'air et de l'eau. Les choix de nos agriculteurs, les choix des bâtisseurs de logements et de bureaux ont un impact sur la santé publique et sur la disponibilité des terres agricoles, donc sur la biodiversité. Je reprends d'ailleurs ici à mon compte l'avancée historique de la loi sur le devoir de vigilance des entreprises, qui aura un impact sur les droits humains et environnementaux, et où la France est pionnière.
Sachez, monsieur le ministre d'État, que les députés du groupe de La République en marche de la commission des Affaires étrangères ont bien saisi les enjeux : ils sont partie prenante dans l'action de la France dans le monde et portent les initiatives du Président de la République et du gouvernement auquel vous appartenez. Cependant la bataille a lieu désormais tout autant sur le terrain de l'information et de la prescription que sur celui de l'action elle-même. Notre soutien aux événements de portée mondiale comme aux plans climat territoriaux, et les décisions qui en résultent, doivent s'appuyer sur des informations incontestables et sur une pédagogie volontariste.
Dans ce contexte, je souhaite vous interroger sur l'un des outils pédagogiques dont nous disposons, à savoir le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), un peu malmené ces derniers temps alors qu'il était jusqu'alors incontesté. Le Président de la République a annoncé la semaine dernière, devant les représentants de la COP23, que la France s'engageait à financer le GIEC. Cette annonce a été très applaudie, car les travaux du GIEC sont menacés pour 2018, suite à la décision des États-Unis de ne plus le financer. Pouvez-vous nous indiquer à quelle hauteur la France compte participer au financement du GIEC, dont les travaux sont d'une importance cruciale – étant précisé que, si 195 pays en sont membres, le financement total ne se situe aujourd'hui qu'entre 5 et 8 millions d'euros par an ?