Madame Suharlim, madame Mohamed, monsieur Bonnefoy, je vous remercie vivement, ainsi que les personnes qui vous accompagnent. Notre commission mesure combien il est important que les ONG soient présentes au Yémen. Nous sommes conscients des risques que vous courez en étant sur place et des difficultés que vous rencontrez pour remplir votre mission ; nous vous sommes donc très reconnaissants.
La commission des affaires étrangères doit participer à la prise de conscience, par la France, de la situation au Yémen. Si nous avons pu y contribuer ce soir, nous aurons fait oeuvre utile. Lorsque je parle d'une prise de conscience de la France, je ne pense pas tant au Gouvernement et au Président de la République, qui sont conscients de la situation, qu'aux Français, qui doivent se sentir partie prenante. Et je n'oublie pas l'Union européenne. Outre l'ONU, l'implication de la France et de l'Europe est importante, car ce sont de grandes puissances qui peuvent inciter à agir sur le plan humanitaire et politique.
Au fond, il y a deux priorités. La première, la plus urgente car elle est d'ordre humanitaire, est d'agir en faveur d'une levée du blocus. La France, l'Union européenne et les Nations unies doivent tout faire, dans les jours qui viennent, pour l'obtenir. La seconde priorité est de travailler à une sortie de crise politique en mettant tout le monde autour de la table. Ce pays a, certes, une histoire compliquée, mais c'est la seule issue. Nous savons, en effet, que si la guerre civile se poursuit et continue de déstabiliser cette région du monde, ce sont les puissances terroristes, al-Qaida et Daech, qui gagneront. On ne peut pas mener une guerre contre ces organisations en Syrie et en Irak et se désintéresser de la situation au Yémen, qui peut nourrir le terrorisme.
Par ailleurs, j'ai entendu ce que vous avez dit, monsieur Bonnefoy, à savoir que l'implication de l'Iran n'était pas symétrique de celle de l'Arabie Saoudite. Il est important de regarder les choses en face. Cette analyse est intéressante, et je souscris à la proposition de Jean-Paul Lecoq : nous pourrions entendre, sur cette question, des responsables de ces deux pays, leurs ministres des affaires étrangères, s'ils sont de passage à Paris, ou leurs ambassadeurs en France.
Encore une fois, merci beaucoup, madame Suharlim, madame Mohamed et monsieur Bonnefoy. (Applaudissements.)