Intervention de Dominique Minière

Réunion du jeudi 15 mars 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Dominique Minière, directeur du parc nucléaire et thermique d'EDF :

Surtout, aucune intrusion réelle n'a jamais permis aux personnes qui s'y sont essayées de pénétrer à l'intérieur d'une zone vitale. Les intrusions de Greenpeace n'ont donc jamais pris en défaut les démonstrations de sécurité : aucune n'a permis d'atteindre l'intérieur d'une zone vitale. Les conditions d'interception de Greenpeace sont conformes à la logique de protection du site ; elles ne démontrent rien, si ce n'est qu'elles perturbent les conditions d'exercice de la mission des PSPG, qui ne sont pas là pour faire du maintien de l'ordre face à des manifestants.

Parmi les principales mesures, on a lancé, suite aux directives de 2009 et aux dispositions complémentaires de 2011, un programme de renforcement en matière de conception de nos installations. La mise en place de ce plan de 750 millions d'euros est en cours de déploiement.

Le sujet des piscines à combustible est souvent évoqué en matière de sécurité, notamment par Greenpeace. Sur ce point, il est nécessaire de souligner que les assemblages de combustibles sont déposés dans des racks spéciaux au fond des piscines, sous sept à huit mètres d'eau. Comme vous pouvez le voir sur le schéma qui vous a été remis, les éléments clés pour assurer le refroidissement des assemblages ne sont donc pas les parties situées au-dessus de la piscine, mais bien les murs qui entourent la piscine elle-même. Or les parois de la piscine proprement dite, c'est-à-dire de la partie chargée de retenir l'eau, sont en béton, d'une épaisseur cumulée supérieure à celle des bâtiments abritant les réacteurs. Des tests - que je ne détaillerai pas – ont montré l'absence de risques de conséquences en matière de sûreté, même face à des armes de guerre modernes, du type de celles dont pourraient disposer des terroristes. Les personnes qui évoquent, devant la représentation nationale, des murs de trente centimètres d'épaisseur, ne parlent pas des parois chargées de retenir l'eau des piscines, mais d'autre chose.

Par ailleurs, d'importantes dispositions sont prises pour s'assurer la permanence de la fonction de refroidissement, aujourd'hui assurée par deux circuits indépendants – étant précisé qu'au titre du renforcement des moyens de sécurité, nous étudions actuellement des moyens complémentaires.

La menace dite interne enfin ne doit pas être négligée : je veux parler de la menace qui pourrait provenir de personnels EDF ou de prestataires mal intentionnés. Dans un contexte de montée de la radicalisation que l'on peut constater chez certains de nos personnels, il est fondamental de disposer de moyens de prévention et de détection efficaces. Le processus d'accès sur nos sites fait l'objet d'un renforcement des procédures de sécurité : nous passons de l'enquête administrative, effectuée avant toute délivrance de badge par les préfectures des départements où sont implantées nos centrales, à un dispositif d'enquête spéciale recentrée sur un dispositif unique, le Commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (COSSEN). Par ailleurs, la périodicité des enquêtes a été augmentée pour notre propre personnel, passant de trois ans à un an. Enfin, nous avons formé notre personnel à une démarche de sécurité visant à ce que nous soit signalé tout indice relevant un écart potentiel en matière de sécurité, y compris un quelconque début ou même soupçon de radicalisation.

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