Vous voulez être les défenseurs de l'Europe, mais cette Europe-là ne peut pas être aimée. Elle ne peut que se faire détester lorsqu'elle se fait le porte-voix des lobbies, au lieu de songer, par exemple, à la protection de l'environnement.
Je repose la question : devons-nous, en tant que représentants du peuple, faire en sorte que les multinationales ouvrent leurs portes, leurs registres, leurs comptes ou, au contraire, les aider à rester dans l'opacité et à punir ceux qui voudraient faire la lumière sur leurs pratiques ?
C'est l'histoire de David contre Goliath, et, dans cette version de l'histoire, David doit supporter les perquisitions d'huissier et les convocations au tribunal, comme mon ami Denis Robert, dont je me demande comment il a tenu, toutes ces années, face à la multinationale Clearstream.
Or cette directive veut nous imposer de réglementer la fronde de David, parce qu'elle porte trop loin, qu'il faut brider son geste pour empêcher l'espionnage. J'ai pourtant montré que, pour l'industrie chimique, la lutte contre l'espionnage n'était que le prétexte permettant de protéger d'autres secrets.
Si la suppression de cet amendement n'est pas acceptée, nous adopterons une stratégie du donnant-donnant : si les entreprises veulent que leurs secrets de fabrication soient couverts par le secret des affaires, qu'elles nous ouvrent en échange leurs livres de comptes.