Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du mercredi 26 juillet 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Programme éolien

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, madame Poletti, je n'ai fait que soulever un enjeu volontairement ou involontairement dissimulé. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte nous assigne trois objectifs : développement des énergies renouvelables, efficacité énergétique et réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité à l'horizon 2025. Je me suis simplement intéressé aux mesures à mettre en oeuvre si l'on veut les atteindre, et j'ai mis sur la table l'ensemble des scénarios, afin qu'on n'avance pas les yeux fermés. Je n'ai pas dit que nous allions fermer tant ou tant de réacteurs ; j'ai simplement indiqué que, si nous voulions appliquer la loi à la lettre, ne pas être hors la loi, il faudrait probablement appliquer ces chiffres-là.

Je souhaite privilégier le réalisme, le pragmatisme, l'irréversibilité et la visibilité. Dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie, nous allons donc remettre tous les scénarios sur la table et voir ce qui est réaliste. Mais on ne peut pas être contre tout : contre le nucléaire, contre les éoliennes, contre les centrales à charbon…

5 commentaires :

Le 05/08/2017 à 15:26, mauguerand a dit :

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l'énergie électrique provient aujourd'hui en France, de deux sources: une source de base, pilotable et maîtrisable (nucléaire, charbon, gaz, fuel,énergie hydraulique), et une source d'appoint, plus ou moins maîtrisable car intermittente voire imprévisible. A noter que la deuxième source n'est pas obligatoire pour fonctionner, et qu'elle est plutôt génératrice de surcoût.

on ne peut pas remplacer la source de base par la source d'appoint, sauf à disposer de capacités de stockage énormes qui n'existent pas aujourd'hui, et n'existeront pas non plus demain.

il faut donc arrêter de dire que les énergies renouvelables vont permettre de diminuer la part du nucléaire. le raisonnement n'est pas arithmétique, il doit prendre en compte l'instantanéité de l'offre et la demande d'énergie. fournir de l'énergie à l'aide d'éoliennes, par exemple, suppose qu'on dispose à côté d'une centrale thermique capable de démarrer immédiatement lorsque le vent tombe ( 70% du temps en mer, 80% du temps en terrestre), ce qui sous-entend la mobilisation permanente du matériel et du personnel.

quant à jouer avec la production d'une centrale nucléaire, il faut rappeler qu'elles n'ont pas été conçues pour jouer au yoyo.

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Le 06/08/2017 à 14:18, pierre29 a dit :

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Cher Maugerand

Les chiffres que vous annoncez sont faux et ne reflètent pas la réalité de la production électrique éolienne : en France une éolienne produit de l’énergie 80% du temps dont environ 25% à pleine puissance (puissance nominale)

Vous évoquez « des capacités de stockage énorme » certes elles doivent être correctement dimensionnées mais elle correspondent en fait a 30% de la production d’énergie totale dans le cadre de l’éolien, ceci en vue de lisser la production d’énergie

Les moyens de stockage sont multiples

• mécanique (potentielle ou cinétique) : stockage gravitaire par pompage (STEP), stockage par air comprimé (CAES), volants d'inertie ;

• électrochimique et électrostatique : batteries, condensateurs, superconducteurs ;

• thermique et thermochimique : chaleur sensible ou chaleur latente, énergie par sorption ;

• chimique : hydrogène, méthanation, etc.

je vous renvoie à cette page pour en faire le point : http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-Decouverte/Les-cles-pour-comprendre/Le-stockage-massif-de-l-energie

L’éolien doit de plus ce concevoir dans le cadre d’un pannel d’offre d’energies renouvelables hydrolien, géothermie, hydraulique, solaire photovoltaique

D’autre part il est indéniable que l’insertion de ces technologies dans un mix énergétique raisonné n’a de sens que si l’on s’appuie sur un réseau interconnectable de qualité ( ce qui est le cas en France ) et que de plus on prennent des mesures engageants vers une sobriété énergétique ( baisse de consommation , rendement des appareils , amélioration de l’habitat …)

La Montgolfière en son temps suscita bien des craintes

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Le 06/08/2017 à 20:11, mauguerand a dit :

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cher pierre

je maintiens mes chiffres.Les promoteurs de projets éoliens annoncent en effet des rendements de 80 à 90% (cf "ailes Marines" en baie de saint-brieuc). ce qu'ils oublient de dire, c'est que cela correspond à 80% du temps pendant lequel il y a du vent...les 20% restants correspondant à un vent trop faible ou trop fort.

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Le 06/08/2017 à 22:03, pierre29 a dit :

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Vous confondez deux notions : rendement et temps de fonctionnement .. Mais peu importe le scepticisme est une arme redoutable !

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Le 07/08/2017 à 10:27, mauguerand a dit :

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je vais tenter un rapprochement entre nos deux thèses, et donc parler de facteur de charge: c'est le rapport du temps de fonctionnement au temps possible annuel (soit 365x24h). le facteur de charge de l'éolien terrestre est de 23% (officiel) et de 14% (mai 2017). Celui annoncé de l'éolien off-shore est de 30 à 40%.

cordialement

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