Intervention de Richard Ramos

Réunion du mercredi 21 mars 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ramos :

Je veux d'abord souligner la qualité du travail de notre rapporteure. Le groupe du Mouvement Démocrate et apparentés votera en faveur de la recevabilité de cette proposition de résolution, puisque les conditions sont réunies.

Sur le fond, une telle commission d'enquête ne doit pas consister à stigmatiser l'industrie agroalimentaire française dans son ensemble, mais à identifier les mauvaises pratiques auxquelles elle peut donner lieu, et s'interroger sur les moyens à mettre en oeuvre pour empêcher ces pratiques isolées de porter atteinte à l'ensemble de la profession. Certains industriels peuvent être tentés d'avoir une vision de rentabilité à court terme, les conduisant à ajouter, par exemple, du gras ou du sucre dans leurs produits. Au final, ce sont les consommateurs qui font les frais de telles pratiques, et particulièrement les plus humbles : la courbe de l'obésité – et d'une manière générale tous les indicateurs de santé – suit la courbe de la pauvreté.

Nous devons donc identifier les comportements déviants au sein de l'industrie agroalimentaire et, pour cela, examiner ce qui se fait à l'échelle européenne. En tout état de cause, il est difficile de juger de la compétitivité de la France dans le secteur agroalimentaire en comparant ce qu'elle produit à ce qui est importé de pays où les normes ne sont pas les mêmes : vouloir permettre aux consommateurs français de bien manger est une bonne chose mais, à être trop exigeants, nous pourrions finir par provoquer des dépôts de bilan !

Nous devrons donc avoir une vision globale si nous voulons défendre le bien manger à la française : cette question ne saurait se ramener à celle du pouvoir d'achat – si c'était le cas, nous n'aurions pas eu à encadrer les promotions dans le cadre des États généraux de l'alimentation. Faire du pouvoir d'achat l'alpha et l'oméga en matière d'alimentation – c'est le grand slogan de M. Michel-Édouard Leclerc – a eu pour conséquence de créer deux France en matière d'alimentation : d'un côté la France des pauvres, qui achète toujours moins cher des produits de mauvaise qualité, parce qu'on lui a expliqué qu'il y allait de son pouvoir d'achat, de l'autre, la France de ceux qui ont les moyens. Il faut mettre fin à cette situation ; c'est pourquoi la commission d'enquête doit avoir pour objectif de trouver des solutions pour permettre à tous les Français de manger de façon saine et durable.

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