Monsieur le Premier ministre, j'ai le triste honneur de vous interroger en tant que députée de la circonscription de l'Aude qui comprend Trèbes et Carcassonne, où ont eu lieu les terribles attaques de vendredi dernier.
Ce jour-là, à onze heures, dans ce territoire rural, Jean Mazières, viticulteur à la retraite habitant Villedubert circulait à la sortie de Carcassonne ; Christian Medvès exerçait son métier de chef du rayon boucherie du supermarché connu de tous à Trèbes ; Hervé Sosna, maçon à la retraite, entrait dans le magasin. Le drame. Quelques heures plus tard, ces trois personnes étaient décédées. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a sacrifié sa vie pour en sauver une autre, peut-être plusieurs.
Au nom de la population et des familles des victimes, je tiens à rendre hommage à ces quatre personnes décédées.
Depuis le début de cette épreuve, je partage chaque jour le choc, la détresse et la douleur des proches des victimes, des blessés et des clients du supermarché de Trèbes retenus en otage.
Au nom des habitants de mon territoire, je veux remercier les forces d'intervention, les forces de l'ordre, les services de secours et de soutien psychologique, qui ont accompli un travail considérable, avec dévouement et professionnalisme. Je tiens à remercier également M. le ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, arrivé sur les lieux de la prise d'otage avant même son dénouement.
À l'heure où je m'adresse à vous, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, l'hommage national au lieutenant-colonel Beltrame et les obsèques des victimes n'ont pas encore eu lieu. Par décence, respectons le temps de deuil réclamé par les familles, par les proches, et par les habitants de Trèbes, de Villedubert et de Carcassonne.
Monsieur le Premier ministre, nous sommes sous le choc et tellement stupéfaits. Aussi, cette seule question m'habite : que pouvez-vous faire, que pouvons-nous faire pour rassembler notre pays et faire en sorte qu'un tel drame ne se reproduise pas ?