Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, à Trèbes et à Carcassonne, comme ailleurs auparavant, un acte terroriste a déployé une violence abjecte mais calculée, dans le but de subjuguer la raison, d'imposer la soumission à la peur, qui pousse au chacun pour soi, et, pour finir, d'abolir la norme humaine. Cependant, alors que le pire était en place, le mal a été vaincu – j'ose le dire – , parce que la scène a été inversée : le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a remis le monde humain en ordre ; il a réaffirmé la primauté de la compassion ; il a assumé la primauté d'un altruisme absolu, celui qui prend pour soi la mort possible de l'autre, illustrant ainsi les valeurs de foi et de philosophie auxquelles il était attaché personnellement.