Monsieur le député Person, une femme de quatre-vingt-cinq ans est morte vendredi dernier, à un moment où elle était seule chez elle et alors qu'elle était malade. Surtout, cette femme, comme vous l'avez rappelé, était rescapée de la Shoah. Elle a été victime d'un acte crapuleux aux insupportables relents d'antisémitisme. Ce crime ne nous inspire, au fond, rien d'autre que du dégoût et de la honte. De la honte de penser qu'en France, en 2018, on peut mourir simplement parce que l'on est juif.
Dès hier, le parquet a reconnu le mobile antisémite de l'assassinat de Mme Knoll. Ce matin, les deux mis en cause ont été mis en examen et écroués. Il reviendra maintenant à la justice de faire toute la lumière sur les circonstances et d'établir les responsabilités précises de ce crime, et de prononcer les sanctions en rapport avec ces actes.
Cette affaire révèle une nouvelle fois les ravages du racisme et de l'antisémitisme dans notre pays, comme le Premier ministre a eu l'occasion de le rappeler le 19 mars dernier, en présentant le plan national de lutte contre l'antisémitisme. Pour cela, nous nous engageons dans une lutte sans merci pour endiguer le déferlement de haine que nous pouvons voir aujourd'hui sur internet. Nous mobiliserons l'institution scolaire, nous ferons tout pour améliorer l'accueil et l'accompagnement des victimes, pour assurer la sécurité des sites cultuels et confessionnels, et nous déploierons d'autres mesures encore.
Le Premier ministre recevra demain à Matignon les membres de la famille de Mme Knoll pour leur exprimer sa sympathie, mais surtout notre ferme détermination à ne rien laisser passer. Je crois effectivement que quand on s'attaque à un citoyen français en raison de ses origines ou de ses croyances, on s'attaque à ce que la France a de plus précieux : ses principes, son vivre-ensemble, ses valeurs et, surtout, ses lois. Nous sommes certains que le Gouvernement, avec le soutien du Parlement, défendra ces principes sans faille et avec détermination.