Abaisser à 3 ans l'âge obligatoire de l'entrée à l'école, c'est ainsi affirmer l'importance décisive des premières années de vie pour les apprentissages et prévenir le décrochage scolaire en réaffirmant la place essentielle du langage dans la construction de l'enfant. Comme il a déjà été rappelé dans cet hémicycle, de nombreux enfants se retrouvent en difficultés de lecture et de compréhension dès l'école élémentaire. Ces enfants en mal de mots sont promis à mal apprendre à lire et à mal écrire.
Longtemps considérée comme exemplaire, l'école maternelle connaît aujourd'hui des faiblesses en termes d'encadrement, avec en moyenne vingt-trois élèves par enseignant, quand, dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE – , cette moyenne est de 14 enfants. Monsieur le ministre, pourquoi ne pas s'inspirer de ce que vous avez initié pour les classes de CP et CE1, en étendant le dédoublement des classes à la maternelle ?
Si le nombre d'enseignants est déterminant pour l'encadrement des enfants, se pose aussi la question de leur formation. Les besoins des enfants de cet âge nécessitent une spécialisation des enseignants, et les particularités de l'école maternelle, une adaptation de leur cursus. Il convient également de leur donner les moyens d'être innovants pour sortir des schémas habituels, de leur laisser la liberté d'agir avec des outils pédagogiques éprouvés, pour placer au centre de leur enseignement le bien-être de l'enfant.
Comment comptez-vous répondre, monsieur le ministre, à ces nouvelles approches en termes tant d'orientation pédagogique que de programme, d'implication des parents et de l'ensemble des acteurs, qu'il s'agisse des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles – ATSEM – ou des animateurs de centres de loisirs, pour que l'enfant soit au coeur de la réussite éducative ?