Monsieur le président, mes chers collègues, je vous remercie de m'accueillir au sein de votre commission à l'occasion de l'examen de cette proposition de loi visant à attribuer la carte du combattant aux anciens d'Algérie engagés après les accords d'Évian, c'est-à-dire du 2 juillet 1962 au 1er juillet 1964.
C'est avec une certaine émotion, je l'avoue, que je prends la parole aujourd'hui, le jour même où nous allons, dans quelques instants, rendre l'hommage de la Nation à un militaire, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui a fait don de sa vie pour sauver celles des autres.
Émotion, disais-je, car il s'agit de mettre un terme à une injustice qui n'a que trop duré. Il est en effet des abandons qu'il est difficile d'assumer, comme il est des renoncements qu'il est impossible à justifier.
Au titre de ces renoncements figurent les engagements maintes fois pris et maintes fois oubliés portant sur la reconnaissance envers les soldats envoyés par la France sur le territoire algérien au-delà de la date d'entrée en vigueur des accords d'Évian du 18 mars 1962.
Parce que le 2 juillet 1962 marque la date de la fin de la guerre d'Algérie, les jeunes hommes qui ont assuré leur mission au nom de la France jusqu'au 1er juillet 1964 ne sont pas reconnus comme des anciens combattants au même titre que leurs camarades déployés avant eux. Pourtant, les armes ne se taisent pas dès lors qu'un cessez-le-feu est proclamé, ou qu'un accord international entre en vigueur.
Je pense en ce moment au sergent-major Jacques Nouge, du 28e escadron du train, tué le 5 juillet 1962 à l'âge de 42 ans, à Ildebert Mouches, 2e classe du 65e régiment d'artillerie, mort à vingt et un ans le 27 août 1962, ou encore à Noël Rozier, soldat du 152e régiment d'infanterie, tué à Alger alors qu'il était de garde le 22 janvier 1964 ; lui aussi avait vingt et un ans.
À travers eux, c'est aussi aux quelques centaines de militaires « morts pour la France » entre le 2 juillet 1962 et le 1er juillet 1964 que je tiens ici à rendre hommage.
Je sais que tous ici, vous partagez cette émotion et vous inclinez devant leur mémoire.
Ces soldats français sont morts en remplissant leur devoir à l'égard de la France. Pourtant, à leurs frères d'armes rentrés vivants, la Nation n'accorde aucune reconnaissance – ou une reconnaissance très partielle – puisqu'ils ne peuvent se voir attribuer la carte du combattant.
De manière plus générale, la Nation a mis du temps à reconnaître la qualité d'anciens combattants aux anciens de l'Afrique française du Nord (AFN), appelés comme engagés.
Un simple rappel historique nous le démontre. Au moment de ce qu'il était encore convenu d'appeler les « opérations de maintien de l'ordre », les militaires français revenus d'Afrique du Nord se voyaient octroyer les mêmes droits que ceux des autres conflits, à la notable exception de la carte du combattant, remplacée par un titre de reconnaissance de la Nation (TRN) créé spécialement par la loi de finances pour 1968.
Deux évolutions législatives ont permis, à quarante ans d'intervalle, de corriger en partie cet affront fait aux AFN.
D'abord, la loi du 9 décembre 1974 a permis d'accorder cette qualité d'ancien combattant aux militaires déployés jusqu'au 2 juillet 1962.
Puis, sous la précédente législature, la création de la « carte à cheval » – je n'aime pas trop ce terme, mais c'est ainsi – a permis d'octroyer la carte du combattant à près de 12 000 anciens militaires. Comme chacun le sait, la loi de finances pour 2014 a étendu le bénéfice de la carte du combattant aux militaires justifiant d'un séjour de quatre mois ou plus sans interruption en Algérie, entamé avant le 2 juillet 1962 et s'étant prolongé après le 2 juillet de la même année. D'où l'appellation « à cheval », sous-entendu : sur le 2 juillet 1962.
Cette « carte à cheval », nous l'appelions déjà tous de nos voeux sous le précédent quinquennat, et je veux rendre hommage au Gouvernement de l'époque de l'avoir créée. Il n'empêche que cette carte a davantage augmenté le sentiment d'injustice vis-à-vis de ceux qui sont arrivés sur le territoire algérien à partir du 2 juillet 1962. En d'autres termes, si vous arrivez sur le territoire algérien le 2 juillet avant minuit, vous obtenez la reconnaissance d'ancien combattant ; si vous arrivez à 1 heure du matin, vous n'obtenez pas la reconnaissance d'ancien combattant. Une telle situation est absurde et injuste alors même que ces militaires auraient pu être affectés au même peloton et y effectuer ensemble les mêmes missions, les mêmes jours, aux mêmes horaires.
Notre assemblée, mes chers collègues, se grandirait aujourd'hui en franchissant une nouvelle étape et en permettant à tous les soldats engagés jusqu'au 1er juillet 1964 de bénéficier de la carte du combattant. Oui, cette évolution permettrait de rétablir ces soldats dans leur dignité.
La France reconnaît d'ailleurs déjà que ces militaires se trouvaient dans une situation périlleuse – de fait cette situation n'était pas simple après le 2 juillet 1962 – puisqu'ils peuvent, depuis avril 2001, obtenir le titre de reconnaissance de la Nation. Or, la délivrance de ce dernier suppose la participation à un conflit… J'observe d'ailleurs que le titre de reconnaissance de la Nation délivré aux personnes envoyées en Algérie après le 2 juillet 1962 leur confère l'appellation générique d'ancien combattant, même s'ils n'ont pas les mêmes droits.
Mais il faut savoir de quoi nous parlons : qui peut prétendre à la carte du combattant ?
Initialement conçue afin de traduire la reconnaissance de la Nation envers les poilus de la Grande Guerre, la carte du combattant fut néanmoins progressivement élargie jusqu'à la quatrième génération du feu, celle des opérations extérieures (OPEX).
Aujourd'hui, les critères d'obtention de la carte du combattant sont précisément déterminés par le code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.
Peuvent ainsi se voir attribuer la carte du combattant : les militaires ayant participé aux deux Guerres mondiales, aux opérations menées entre 1918 et 1939, et à la guerre d'Indochine ; les militaires et, sous certaines conditions, les civils, ayant pris part aux combats en Tunisie entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962, aux combats du Maroc entre le 1er juin 1953 et le 2 juillet 1962, à la guerre d'Algérie entre le 31 octobre 1954 et le 2 juillet 1962, ainsi qu'aux OPEX dont la liste est fixée par un arrêté du 12 janvier 1994 régulièrement actualisé.
Comme vous pouvez le constater, les conditions pour bénéficier de la carte du combattant sont extrêmement précises. De plus, certains critères peuvent s'ajouter à la simple participation à un conflit.
Initialement, les postulants devaient ainsi remplir au moins l'un des quatre critères suivants : avoir appartenu pendant trois mois à une unité reconnue combattante par le ministère des Armées ; avoir appartenu à une unité qui a connu neuf actions de feu ou de combat ; avoir participé personnellement à cinq actions de feu ou de combat ; avoir été blessé ou subi la captivité selon certaines conditions.
Un cinquième critère a été ajouté en 1998, qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui : la présence sur le théâtre considéré pendant une durée donnée. Dix-huit mois de présence étaient exigés en 1998, quinze en 1999, douze en 2000 et enfin seulement quatre depuis 2004. Ce sont ces quatre mois auxquels je m'attache aujourd'hui.
La détention de la carte du combattant confère un certain nombre de droits à ses titulaires ; ces droits sont de nature symbolique, sociale et financière.
Ainsi, les titulaires de la carte du combattant sont fondés à porter la Croix du combattant, tandis que l'expression symbolique de la reconnaissance de la Nation, celle dont bénéficient les anciens d'Algérie dont nous parlons, se traduit simplement par la possibilité pour les anciens combattants décédés de voir leur cercueil recouvert du drapeau tricolore. De plus, la délivrance de la carte du combattant donne droit à l'obtention du titre de reconnaissance de la Nation, ce qui signifie que les bénéficiaires de cette carte sont automatiquement titulaires d'un tel titre.
Sur le plan financier, la détention de la carte du combattant s'accompagne du bénéfice de plusieurs droits :
– le versement de la retraite du combattant à partir de l'âge de soixante-cinq ans. Son montant annuel est très faible – 748,80 euros depuis le 1er septembre 2017, date à laquelle il a été revalorisé ;
– la possibilité de constituer une rente mutualiste majorée par l'État et assortie d'un régime fiscal dérogatoire ;
– le bénéfice, à partir de soixante-quatorze ans, d'une demi-part fiscale supplémentaire de quotient familial – d'où l'importance de ce quotient pour le calcul de l'impôt sur le revenu ;
– enfin, sur le plan social, la détention de la carte du combattant conduit à reconnaître son titulaire ressortissant de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Les ressortissants de l'ONACVG sont éligibles à des mesures financières leur permettant de faire face aux difficultés sociales partielles qu'ils sont susceptibles de rencontrer. À ce titre, ils peuvent aussi être accompagnés par l'Œuvre nationale du Bleuet de France (ONBF).
Alors, pourquoi vouloir attribuer cette carte du combattant, et tous les droits qu'elle confère, aux militaires déployés sur le territoire algérien après le 2 juillet 1962 ?
La délivrance de la carte du combattant témoigne de la reconnaissance de la Nation à ceux qui, à un moment ou à un autre, ont rempli leur devoir à l'égard de la France. Or, rien ne justifie plus aujourd'hui que les militaires restés en Algérie après le 2 juillet 1962 ne se voient pas reconnaître la qualité de combattant à part entière.
Entendons-nous bien : il ne s'agit pas de réécrire l'histoire, j'insiste sur ce point. Personne ne remet en cause les limites temporelles de la guerre d'Algérie ; il s'agit simplement de reconnaître l'égalité entre tous ceux qui ont « fait l'AFN ».
Après l'entrée en vigueur des accords d'Évian du 18 mars 1962, l'Algérie est devenue indépendante et les troupes françaises demeurées sur place étaient déployées dans le cadre de ces accords. Ainsi, si la guerre d'Algérie s'est bien arrêtée le 2 juillet 1962, les opérations militaires n'ont pas pour autant cessé à partir de cette date.
En juillet 1962, 305 000 soldats français étaient présents sur le territoire algérien. Leur rapatriement ne fut que très progressif : 80 000 hommes en 1963, 50 000 au 1er janvier 1964, avant leur retour en totalité le 1er juillet 1964.
Or la situation était loin d'être paisible durant cette période.
Nombre de soldats ont perdu la vie sur le territoire algérien, entre le 2 juillet 1962 et le 1er juillet 1964. Il paraît vain de se lancer dans un décompte précis du nombre de morts, car les travaux du service historique de la défense, des associations et des historiens se poursuivent. Toujours est-il que, sur la base de ces travaux et des informations officielles accessibles, nous pouvons affirmer que plus de cinq cents soldats ont été tués sur le sol algérien au cours de cette période – exactement 535 dénombrés à ce jour, mais le décompte n'est pas encore totalement achevé.
Au-delà, les témoignages des soldats s'accordent tous sur le climat de tension et d'insécurité qui régnait sur le territoire algérien. Mon rapport en mentionne quelques-uns.
Dans ce contexte, la présente proposition de loi suggère un dispositif simple et robuste permettant de délivrer la carte du combattant aux militaires français déployés en Algérie à compter du 2 juillet 1962, en reconnaissant cette période au titre des OPEX. En d'autres termes, la guerre d'Algérie est terminée et il est hors de question de reconnaître les intéressés comme anciens combattants pour une situation de guerre ; mais je vous propose de considérer que ces jeunes Français étaient envoyés sur le territoire algérien pour y assurer des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre au même titre que les OPEX, qui interviennent encore aujourd'hui sur de nombreux théâtres d'opérations dans le monde entier.
Le texte de ma proposition de loi comporte trois articles, le dernier visant simplement à assurer sa recevabilité financière, comme nous le faisons traditionnellement.
L'article 1er modifie l'article L. 2 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre, qui détermine les personnes auxquelles s'appliquent les dispositions du code. Il s'agit de préciser que ces dispositions sont également applicables aux militaires ayant participé aux opérations militaires menées sur le territoire de l'Algérie depuis l'entrée en vigueur des accords d'Évian au 1er juillet 1964. L'objet d'une telle modification est de préciser, au stade des principes généraux du droit à reconnaissance et à réparation, que ces anciens d'Algérie sont aussi couverts par le code.
En premier lieu, il s'agit de constater un état de fait. En effet, comme je l'ai indiqué, ces militaires peuvent se voir attribuer le titre de reconnaissance de la Nation, dont le régime juridique est défini aux articles L. 331-1 et L. 331-2 du code. De plus, ils sont également ressortissants de l'ONACVG, dont la mission est définie par le code.
En second lieu, il s'agit de les inclure pleinement au sein de la communauté des anciens combattants, et ainsi de fonder leur droit à l'obtention de la carte du combattant.
L'article 2 de la proposition de loi, quant à lui, modifie l'article L. 311-2 du code afin de faire bénéficier les militaires déployés sur le territoire algérien après le 2 juillet 1962 des dispositions relatives aux soldats engagés en opérations extérieures s'agissant de la carte du combattant.
Avant de conclure, j'aimerais donc dire un mot de la mise en oeuvre de cette proposition de loi.
Ma démarche s'inscrit dans la continuité de celles de nombreux parlementaires. Des dizaines de propositions de loi ont été déposées à ce sujet, y compris par le ministre du Budget, M. Darmanin, lorsqu'il était député. Des centaines de questions écrites ont aussi été posées. Et tous les cinq ans, la plupart des candidats à l'élection présidentielle s'engagent à agir en la matière : Emmanuel Macron n'échappe pas à la règle, lui qui a indiqué par écrit aux associations être favorable à cette mesure.
Pourtant, à chaque fois, on refuse d'agir en avançant toujours les mêmes arguments. Je vais tenter de répondre à chacun d'eux, ce qui permettra peut-être de rassurer certains d'entre vous.
Premièrement, il convient de rappeler que l'ensemble du monde combattant soutient cette démarche. J'ai relu les comptes rendus des auditions des représentants d'associations d'anciens combattants devant votre commission ; j'ai entendu en audition ces associations, je dois les revoir cet après-midi au ministère des Armées. J'affirme ici que le monde combattant est unanime sur cette question : il est plus que temps de mettre un terme à cette injustice.
Deuxièmement, sur le plan diplomatique, il convient de contredire ceux qui considèrent que la délivrance de la carte du combattant aux militaires déployés sur le territoire algérien après le 2 juillet 1962 serait susceptible de tendre les relations entre la France et l'Algérie.
D'abord, la mise en place de la « carte à cheval » n'a pas dégradé les relations franco-algériennes : les services du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères que j'ai auditionnés m'ont confirmé ce fait.
Ensuite, rappelons une nouvelle fois que depuis dix-sept ans, les militaires envoyés en Algérie entre le 2 juillet 1962 et le 1er juillet 1964 peuvent se voir délivrer un TRN, ce qui témoigne de l'existence d'un état conflictuel sur le territoire algérien durant cette période. La détention d'un titre de reconnaissance de la Nation permet par ailleurs de couvrir le cercueil de son titulaire décédé du drapeau national. Cette reconnaissance est particulièrement chargée de symboles.
Enfin, nul ne remet en cause les limites temporelles de la guerre d'Algérie, et il ne viendrait à l'esprit de personne de le faire ; cela d'autant moins que les relations entre la France et l'Algérie sont particulièrement apaisées depuis quelques années.
Je veux d'ailleurs rendre hommage aux présidents de notre République qui se sont succédé, et qui, depuis plusieurs années, mettent tout en oeuvre pour consolider ce socle de nos relations avec l'Algérie. J'y associe, bien sûr le président Macron qui poursuit cette politique que tous ici, j'en suis convaincu, partagent.
Troisièmement, le coût d'une telle mesure paraît largement acceptable pour le pays. Les gouvernements successifs cherchent régulièrement à effrayer les parlementaires en évoquant son coût prétendument exorbitant. Mais de quoi parle-t-on, de combien de personnes parlons-nous ce matin ?
Au même titre que le titre de reconnaissance de la Nation, la carte du combattant doit être demandée pour être obtenue. Le TRN a ainsi été demandé par de nombreux anciens combattants qui étaient en Algérie pendant cette période ; et demain la carte du combattant devra être demandée par ces mêmes personnes.
Dès lors, il paraît pertinent, pour évaluer le nombre potentiel de bénéficiaires de cette extension, de se fonder sur le nombre de titres de reconnaissance de la Nation délivrés au titre d'une présence sur le territoire algérien du 2 juillet 1962 au 1er juillet 1964. Selon les données que j'ai recueillies auprès de l'ONACVG, 36 167 de ces titres ont ainsi été délivrés à la date du 31 décembre 2017. Si l'on peut penser que de nouvelles demandes seront formulées à l'avenir, je considère tout de même que cette possibilité existant depuis 2001, l'immense majorité des demandes ont été faites.
De plus, la création de la « carte à cheval » a permis de délivrer près de 12 000 de ces cartes à d'anciens combattants arrivés et déployés sur le territoire algérien avant le 2 juillet 1962. Une simple soustraction de ces 12 000 cartes du combattant « à cheval » aux 36 167 titres de reconnaissance de la Nation distribués conduit donc à évaluer à environ 25 000 le nombre de personnes potentiellement bénéficiaires de la carte du combattant.
Le montant annuel de la retraite du combattant étant de 748,80 euros, une telle extension coûterait 18,7 millions d'euros. Ce montant paraît bien modeste, d'autant plus que le budget alloué par l'État aux anciens combattants diminue année après année en raison de ce qu'il est convenu d'appeler au sein de cette commission « l'attrition naturelle du nombre de bénéficiaires ».
Quant à la perte de recettes pour l'État liée au bénéfice d'une demi-part fiscale supplémentaire, son impact budgétaire très difficile à évaluer. Il faudrait en effet connaître la situation familiale et financière de chacun des potentiels bénéficiaires. Néanmoins, on peut raisonnablement estimer que cette perte de recettes ne serait pas des plus importantes, une large majorité des personnes concernées se trouvant, d'après les associations représentatives du monde combattant, peu ou pas imposées compte tenu de leur niveau de ressources.
Nous n'avons donc plus d'excuse pour ne pas avancer.
Je sais que Mme Darrieussecq a fait part à plusieurs reprises de son souhait d'étudier l'ensemble des demandes des associations représentatives du monde combattant, ce qu'elle m'a répété la semaine passée. Mais qu'y a-t-il encore à étudier ?
Il ne s'agit pas de faire le tri entre des demandes pour faire plaisir, mais simplement de rendre justice et d'assurer l'égalité entre ceux qui ont porté les armes au nom du pays. Ne retardons plus les choses, au risque de donner le sentiment de vouloir enterrer le sujet une nouvelle fois, en attendant que nos anciens s'éteignent. Il est sûr que, dans quelques années, une telle mesure ne coûtera plus rien du tout !
Soyons honnêtes : il n'y a plus d'obstacle à l'attribution de la carte du combattant aux militaires français déployés sur le territoire algérien après l'entrée en vigueur des accords d'Évian.
Sachons tirer les conséquences de cette période de notre histoire, et adopter collectivement cette proposition de loi dès maintenant.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer devant votre commission.