– En France, historiquement, le taux de refus est supérieur à 30 %, en moyenne autour de 33 %. Ce chiffre masque des hétérogénéités entre régions – dans certaines, il s'établit à 20 %, dans d'autres, il est supérieur à 40 % –, et des hétérogénéités infrarégionales, voire entre établissements, où le taux peut aussi fluctuer d'une année à l'autre. Ainsi, en outre-mer, un simple événement ou la parution d'un article peut avoir un retentissement immédiat sur le taux de refus. Cette hétérogénéité a des raisons culturelles ou historiques. Mais nous ne voulons pas en rester là. Nous travaillons ainsi beaucoup sur l'accueil à l'hôpital car nous avons remarqué que la manière dont le patient est accueilli et suivi à l'hôpital influe fortement sur l'attitude à l'égard du don d'organe.
Toutefois, 30 % de refus, cela signifie tout de même 70 % de oui ! Il faut saluer ces donneurs altruistes. Il est difficile de faire des comparaisons avec les autres pays car l'activité y est organisée de manière différente, tout comme les recensements d'activité. Dans les pays à consentement explicite, le taux de refus est plus élevé. Il est, en effet, plus difficile de faire la démarche pour s'inscrire sur un registre pour manifester son accord au prélèvement d'organes. C'est pourquoi le consentement implicite tend à se développer, comme au Pays de Galles ou aux Pays-Bas récemment. La France est très bien placée pour les prélèvements et les greffes en Europe.