– La question du sang de cordon est un sujet très débattu, y compris scientifiquement, et qui a donné lieu à des contentieux lorsque certains particuliers ont voulu exporter leur sang de cordon dans des banques étrangères pour le conserver à des fins privées. Le conseil d'orientation de l'Agence a rendu public un avis. Le sang de cordon n'offre encore aucune perspective thérapeutique démontrée, à l'exception du traitement de certaines maladies graves du sang nécessitant des greffes de cellules souches hématopoïétiques (CSH). Donc, les banques privées ne vendent aujourd'hui que de la science-fiction ! De plus, rien ne garantit que les conditions de prélèvement ou de stockage du sang permettront de l'exploiter un jour ni que sa richesse sera suffisante. Enfin, quid des données susceptibles d'être récupérées à la suite d'une analyse du sang ? Nous jugeons ainsi souhaitable de conserver le principe du don anonyme, gratuit et altruiste.
L'enjeu est de définir la place du sang de cordon dans les stratégies thérapeutiques. Le sang de cordon est moins utilisé. C'est pourquoi nous avons revu les objectifs de collecte et de stockage en France : l'objectif du ministère est de collecter 1 000 cordons par an mais très riches en cellules. Nous attendons l'aboutissement des protocoles scientifiques en cours, menés sous l'égide de la Société française de greffe de moelle et thérapie cellulaire (SFGM-TC), qui visent à définir les stratégies thérapeutiques de demain en matière de cellules souches hématopoïétiques, notamment avec le développement des greffes haplo-identiques (1). Il s'agit d'évaluer les greffes « haplo-identiques » par rapport aux greffes 10-10 à compatibilité maximale, aux greffes 9-10, moins compatibles, et par rapport au sang de cordon. En 2011, beaucoup d'espoirs avaient été placés dans le sang de cordon, qui n'ont pas été satisfaits.