Longtemps référence en matière de santé publique, notre pays doit désormais faire face à l'enjeu colossal du vieillissement, un enjeu face auquel l'augmentation des moyens pour nos EHPAD est sans doute nécessaire, mais ne peut être la panacée.
Car ce qu'exigent les personnes âgées, leurs proches et les personnels soignants a trait à la qualité : qualité de vie, qualité des soins prodigués, qualité des conditions de travail au quotidien. Cette notion de qualité est notamment essentielle à l'attractivité des métiers du secteur médico-social en EHPAD, métiers en souffrance aujourd'hui. En effet, de plus en plus d'établissements peinent à recruter des aides-soignants et, selon l'assurance maladie, les taux d'accidents au travail et de maladies professionnelles sont en hausse, ce qui s'explique en particulier par des douleurs lombaires. Le taux d'absentéisme, de 10 % en moyenne, est également préoccupant et entraîne de la fatigue supplémentaire pour les soignants en poste, qui ont l'impression de fonctionner comme à l'usine.
Face à un tel constat, il nous faut travailler sur les niveaux de compétences et de reconnaissance des professionnels du secteur médico-social pour attirer de nouveaux profils et stimuler ceux exerçant déjà en EHPAD. Dans cette perspective, qu'envisage de mettre en oeuvre le Gouvernement ?
L'une des grandes difficultés d'organisation dans les EHPAD est que s'y concentrent des personnes pour certaines autonomes ou semi-autonomes et d'autres atteintes de démence et d'Alzheimer, ce qui appelle des niveaux de compétences très divers au sein du personnel soignant. Ne faudrait-il pas prévoir que le ratio d'encadrement en EHPAD varie en fonction de certains paramètres tels que les pathologies accueillies dans l'établissement ? Les difficultés rencontrées par les établissements durant les périodes nocturnes se concentrent surtout sur les personnes présentant des désorientations et des troubles du sommeil, sujet qui appelle, lui aussi, des compétences spécifiques qu'il convient de valoriser.
Madame la ministre, face au mur de la spécialisation des EHPAD et à la nécessaire montée en compétences des professionnels du secteur médico-social, quel levier comptez-vous actionner, quelles expérimentations en régions comptez-vous appuyer au niveau national ?