Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, cette proposition de loi qui vise à instaurer un ticket-carburant afin, selon ses auteurs, de « soutenir le pouvoir d'achat des travailleurs du monde rural et de faciliter leur mobilité », ne pouvait que provenir du groupe Les Républicains. En effet, il considère qu'existe en France un problème de pouvoir d'achat ainsi qu'une volonté farouche de cette majorité de maltraiter nos concitoyens résidant dans les territoires ruraux. Monsieur le rapporteur, il suffit de lire les toutes premières lignes de l'exposé des motifs pour comprendre comment votre groupe a accouché de ce texte : « matraquage fiscal », écrivez-vous, et abandon de la ruralité, sous-entendez-vous. C'est le credo que la droite semble avoir choisi pour exister en ce début de quinquennat.
Au premier abord, la ruse semble parfaite. Et pourtant, à la lecture de votre texte, on voit assez aisément de quel procédé il résulte. Vous avez joué à l'apprenti chimiste, avec une obsession à l'esprit : comment créer un cocktail qui porterait un message politique permettant à votre groupe de contester l'action du Gouvernement ? Comme les sujets devaient manquer – il faut dire que cette majorité mène depuis un an les réformes que vous n'avez jamais entreprises – , vous avez donc saisi une petite fiole de « pouvoir d'achat » et un petit flacon de « ruralité », dont vous avez versé les contenus dans votre chaudron magique… Mais monsieur Peltier, personne n'est dupe car cette proposition de loi ne répond en rien à la question du pouvoir d'achat des ménages et encore moins à la problématique de mobilité de nos concitoyens en zone rurale.