Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du jeudi 5 avril 2018 à 15h00
Augmentation du pouvoir d'achat grâce à la création d'un ticket-carburant — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Deuxièmement, la proposition de loi revient à créer une nouvelle niche fiscale et va participer à la fragilisation des recettes de la Sécurité sociale. Bien évidemment, pour garantir la recevabilité du texte, vous avez décidé de compenser les pertes causées au budget de la Sécurité sociale par une énième augmentation des taxes sur le tabac. Pourquoi faire payer les consommateurs qui sont eux aussi dans les zones périphériques et rurales, alors que vous auriez pu gager votre dépense sur une taxe sur les transactions financières ?

Troisièmement, bien que votre dispositif s'adresse aux personnes qui habitent hors agglomération et n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture, il crée une incitation à l'usage de l'automobile.

C'est pour cette raison que nous avons déposé deux autres amendements. Le premier vise à instaurer un bonus-malus covoiturage. Ainsi, l'employeur prendrait en charge une plus grande part du ticket pour les salariés qui pratiquent le covoiturage. L'autre amendement tend à adapter le nombre de tickets à la distance parcourue par le salarié, pour éviter une surutilisation de la voiture, qui reste un mode de transport polluant.

En outre, dans votre dispositif, vous ne faites aucune différence entre les types de carburant, dont certains sont cependant plus polluants et pathogènes que d'autres. Je le redis ici : il faut absolument que nos propositions prennent en compte l'urgence écologique. Le transport automobile est un mode de déplacement qui doit être réduit au maximum, car c'est un énorme facteur de pollution et de maladies, notamment respiratoires.

J'en viens à ma conclusion. Le groupe La France insoumise propose une autre vision du transport et du travail, qui va au-delà de cette proposition de loi en particulier, mais qu'il est bon de rappeler.

Nous voulons une vraie politique de développement des transports en commun, en particulier dans les villes de moins de 100 000 habitants. De plus, nous souhaitons que le prix des transports en commun soit soumis à une tarification sociale ou que ceux-ci soient tout simplement gratuits.

Par ailleurs, nous souhaitons raccourcir les temps de transport entre le domicile et le travail. Il n'est pas normal de devoir faire une heure, parfois deux heures de trajet pour se rendre sur son lieu de travail. La réduction du trajet passe par une baisse conséquente du prix du logement en centre-ville et une meilleure répartition de l'activité économique sur le territoire.

Il est temps de repenser notre rapport au travail, à l'aménagement du territoire et nos politiques de déplacement. Nos amendements vous y invitent déjà et nous continuerons à défendre cette vision de progrès.

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