Ce n'est pas ce que j'ai vécu. La réalité, c'est que Patrick Kron a cherché d'autres partenaires – il l'a dit publiquement. Au mois de février, le rendez-vous a eu lieu au Bristol et, effectivement, pour la première fois de son histoire, GE a fait une offre extrêmement rapide, à la demande de Patrick Kron qui estimait qu'Alstom était mort si GE ne faisait pas d'offre et que cela se savait. Du point de vue des affaires, c'est un raisonnement tout à fait légitime
L'offre a été faite en un temps record, sans forcément connaître tous les tenants et aboutissants. Mais nous connaissions Alstom depuis très longtemps. Quand on est concurrent – et partenaire par ailleurs – pendant des années, on se connaît de façon assez intime.
La réussite de cette alliance passait par la confiance et le dialogue avec le Gouvernement. La fuite de Bloomberg a complètement perturbé le processus que nous souhaitions mettre en oeuvre : nous voulions qu'une fois l'offre ferme transmise par GE, les discussions puissent commencer ; nous pensions qu'il était important pour la survie d'Alstom que GE s'engage sur une offre ferme quoi qu'il arrive.
Ensuite – j'y insiste – Alstom pouvait refuser : Alstom avait le choix et pouvait analyser d'autres offres. Mais à partir du moment où nous faisions une offre, évidemment, nous allions voir les autorités pour en discuter. C'est d'ailleurs pour cela que j'avais évoqué le sujet avec Arnaud Montebourg dès la première rencontre, en lui faisant confiance pour garder cette information confidentielle. J'ai bien fait de le faire.