Il y avait aussi deux agences de communication : DGM et Publicis.
Côté General Electric, on comptait trois banques conseils – Lazard, Crédit Suisse, et Bank of America –, l'agence de communication Havas, et je ne cite pas les avocats.
Finalement, une telle surabondance de moyens permet-elle encore à l'État et aux actionnaires de prendre des décisions éclairées ? Si un actionnaire minoritaire, un concurrent, ou qui que ce soit s'estime lésé, reste-t-il encore quelqu'un sur la place de Paris pour faire valoir des intérêts contraires, lorsque l'on a, à ce point, ratissé large ? Par amitié pour certaines personnes, je n'ai cité que quelques noms, mais cette situation pose tout de même un certain nombre de questions.
On peut aussi s'interroger sur le coût de l'opération pour Alstom. Le Canard enchaîné a donné un chiffre. Une notice de l'Autorité des marchés financiers (AMF) donnait ce coût global qui comprend un peu de fiscalité, à l'époque, il y avait les 0,2 % de la taxe sur les transactions financières, mais, finalement, cela ne va pas chercher loin, ce n'est que 25 millions d'euros. (Sourires.) En plus, il faut compter la rémunération de tous les conseils. Cela représente finalement beaucoup d'argent. Si on imagine que, de son côté, General Electric a mis autant d'argent sur la table, cela fait un total de près de 600 millions d'euros pour ce deal.
Cette débauche de moyens n'est-elle pas une façon de rémunérer au-delà d'une mission et de travaux incontestablement effectués, une espèce d'influence sur la décision elle-même ? Ce serait plus problématique. Quelle est votre analyse sur ce sujet ?