Le rapporteur de la commission d'enquête et moi-même avons rencontré, la semaine dernière, à Belfort, les représentants des salariés d'Alstom et de General Electric. On sent quand même une espèce de malaise lié aux engagements en termes d'emplois, demandés par l'État pour trois ou quatre ans – quatre ans dans le cas de General Electric. Pendant ce délai, une « cloche de verre » protège l'effectif, et c'est tant mieux, mais on sent aussi que le nouvel employeur n'a pas les coudées franches pour expliquer aux salariés ce que sera la nouvelle organisation et où se trouveront les fameuses synergies. Les salariés ont fini par comprendre que le mot « synergie » était positif pour les acteurs boursiers, mais parfois beaucoup moins pour eux-mêmes. Ils attendent donc ces synergies avec une certaine appréhension.
Cette période contractuelle a le mérite d'assurer une protection de l'emploi pendant un certain temps, mais elle présente le défaut de seulement retarder un moment qui semble inéluctable. N'est-il pas possible d'améliorer les choses ? Ne devrait-on pas profiter de cette période « cloche de verre » pour commencer une restructuration douce au lieu de laisser monter les angoisses face à l'inéluctable ?