Intervention de Annie Genevard

Réunion du mercredi 21 mars 2018 à 16h35
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Merci, madame la ministre, pour votre présence. Si nous sommes membres de la délégation, c'est parce que nous nous préoccupons de la reconnaissance des femmes et de la place qu'elles doivent conquérir dans tous les domaines de l'activité humaine. Mon intervention ne sera peut-être pas « politiquement correcte », mais il faut pouvoir débattre dans une telle instance.

Je suis embarrassée par le caractère systématique d'une approche genrée de toutes les questions. Je vous le dis comme je le pense, et comme le pensent de nombreuses personnes qui n'osent plus le dire. En effet, une certaine chape, certains parlent même de « terrorisme intellectuel », interdit d'aborder les excès que peuvent entraîner des approches trop systématiquement genrées. Que pourriez-vous nous dire sur la question ? Y réfléchissez-vous ? Est-ce que cela vous fait écho ? Voyez-vous là des dommages collatéraux, qui seraient négligeables par rapport à l'intérêt que peut avoir une telle approche ?

Je voudrais également aborder la difficulté qu'ont certaines femmes, et notamment les créatrices, à faire reconnaître leur talent. Mais c'est parfois dans cette difficulté, voire dans cette adversité que peuvent se forger des oeuvres magnifiques. L'exemple de Camille Claudel et de sa relation si difficile avec Rodin, avec sa propre famille et avec le corps social en général, me vient à l'esprit. Ses oeuvres absolument sublimes traduisent toute la douleur qui a été la sienne – la biographie écrite par Anne Delbée est d'ailleurs particulièrement déchirante à ce point de vue. Je ne dis pas que la souffrance est nécessaire à la création, mais qu'il se peut aussi parfois que cette souffrance crée des oeuvres magnifiques. Qu'en pensez-vous ?

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