Je suis déçu de ces réponses, car elles signifient que nous ne prenons pas conscience de l'attente de nos concitoyens. Je peux entendre qu'il est préférable de passer par l'incitation, que nos débats sont encadrés par le droit européen et que nous pourrons discuter dans le cadre de la loi de finances, mais tout cela ne suffit pas. C'est ce qui est fait depuis trop longtemps déjà, et nous voyons aujourd'hui que les crises durent, se répètent, et que nous sommes toujours dans une attitude défensive. Il est indispensable de prendre le taureau par les cornes et de traduire en politiques publiques ce que nous voulons pour notre alimentation. Tant que nous ne l'aurons pas fait, nous ferons toujours face à la défiance, nous réagirons plutôt que nous n'agirons, nous répondrons toujours avec un temps de retard. Nous devons être capables, une fois pour toutes, de fixer des objectifs et des moyens pour y arriver. C'est comme cela que nous restaurerons le lien de confiance qui s'est distendu au fil des années.
J'ai exercé des responsabilités gouvernementales sur ce sujet, et je mesure qu'il faut une volonté politique extrêmement forte, affirmée et réaffirmée, pour arriver à nos fins. Sinon, nous n'y arriverons pas, malgré les efforts des producteurs et des transformateurs. Ils respectent les normes, mais nous voyons bien que ce n'est pas suffisant. Si nous ne portons pas un discours général volontariste, nous manquerons notre cible. Si nous en restons à l'incitation, nous passerons à côté de l'attente profonde des citoyens.