Intervention de Barbara Pompili

Réunion du mercredi 28 mars 2018 à 16h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili, présidente :

Comme secrétaire d'État à la biodiversité, j'ai été très concernée par ce sujet, sur lequel j'ai travaillé. Au premier abord, j'étais favorable à une proposition comme la vôtre – j'y retrouve à vrai dire mes propres mots. La question de la déforestation, notamment celle dite importée, est en effet fondamentale. Il y va de notre survie à tous, car la perte de la biodiversité est due en grande partie à la déforestation. D'ores et déjà, les grands singes, notamment les orangs-outans d'Indonésie et de Malaisie, sont en danger.

Toutefois, la taxation que vous proposez ne s'attaque qu'à l'huile de palme importée utilisée dans le secteur alimentaire, alors que les trois quarts de cette huile importée sont utilisés dans le secteur des biocarburants.

Le rapport de M. Hammadi et Mme Louwagie, quant à lui, avait remis en cause la taxation des huiles alimentaires, qui, outre le fait qu'elle ne rapporte rien, instaure une inégalité entre les différentes huiles. Il convient de travailler à sa suppression.

En tout état de cause, le vrai moyen d'arriver à importer de l'huile de palme non issue de la déforestation est de travailler avec nos partenaires européens à une certification digne de ce nom. La certification RSPO II, acronyme de Round table for Sustainable Palm Oil, n'est certes pas parfaite, mais labellise de manière de plus en plus convaincante l'huile de palme durable, en faveur de laquelle j'ai lancé une stratégie lorsque j'étais secrétaire d'État. Avec sept autres pays européens, nous avons signé les deux déclarations d'Amsterdam, en vue d'une importation de 100 % d'huile de palme durable dès 2020.

Sur le fond, je suis donc d'accord avec l'amendement, mais le moyen proposé ne répond pas à nos objectifs communs.

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