Avis défavorable. L'organisation qui prévalait avant 1937 n'est pas du tout la même que celle que nous proposons. Le Gouvernement, vous le savez, défend une organisation centrée autour d'un groupe plus unifié.
Je ne peux pas vous laisser dire qu'aucune innovation ne s'est produite depuis le TGV. Là encore, cette vision est sans doute trop centrée sur la grande vitesse et insuffisamment sur les besoins de transport du quotidien, qui sont la priorité du Gouvernement. Des innovations majeures se sont produites depuis lors, comme la mise au point de nouveaux systèmes de signalisation – je pense au système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS), nettement plus déployé chez nos voisins qu'en France, qui a le mérite considérable d'offrir davantage de trains et de services aux voyageurs. Les responsables de DB Netz, le gestionnaire des infrastructures en Allemagne, m'indiquaient qu'ils en attendent une augmentation de capacité de 25 % sur le réseau. Il me semble donc très utile de mettre en oeuvre ce type d'innovations en France, en particulier autour de certaines grandes villes et de noeuds ferroviaires saturés.
Le fait que la Deutsche Bahn conserve une part de marché très importante sur les grandes lignes illustre bien que l'ouverture à la concurrence n'est pas une menace pour la SNCF et qu'elle sera, au contraire, un facteur de stimulation. Je ne doute pas que notre grande entreprise publique sera un acteur central du transport public ferroviaire de demain.