Comme vous l'avez rappelé, monsieur le député, dimanche dernier se sont réunis à Bamako les chefs d'État de ce que l'on appelle le G5 Sahel, c'est-à-dire la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Ils ont pris la décision de mettre en oeuvre une force militaire dite conjointe. C'est une bonne nouvelle : c'est la prise en main et en compte par les Africains eux-mêmes de leur sécurité.
Cette force conjointe de 5 000 hommes aura un état-major unique. Elle sera soutenue par la France ; le Président de la République, qui était l'invité d'honneur de la rencontre, l'a souligné. Elle sera soutenue par les Nations unies, puisqu'à la demande de la France la résolution 2359 du Conseil de sécurité a été adoptée, qui légitime cette action et offre la perspective d'une conférence des donateurs qui se réunira en septembre pour accompagner financièrement et techniquement la manoeuvre. La force conjointe aura aussi le soutien de l'Union européenne, qui a déjà décidé le versement de 50 millions d'euros dans le cadre de la Facilité africaine de paix.
Mais la réunion de Bamako a aussi permis de réaffirmer la nécessité de mettre en oeuvre très concrètement les accords d'Alger, conclus il y a deux ans et qui, aujourd'hui, patinent sérieusement alors qu'ils sont indispensables au processus de paix. En outre, à la demande du Président de la République, une orientation a été prise afin de lancer une action de solidarité et de développement dans le cadre de ce qu'il a appelé l'alliance pour le Sahel, qui va permettre un véritablement codéveloppement du secteur. Vous voyez que la réponse est à la fois politique, sécuritaire et économique.