Nous avons un débat de fond dans lequel s'expriment des points de vue divergents. Certains prônent toute la concurrence rien que la concurrence, et considèrent que la France doit honorer ses engagements européens. Pour autant, rien dans ce texte ne garantit ce que vous avancez.
Ce qui est certain et que l'on ne saurait négliger, c'est l'expérience de notre pays, son statut et son territoire. Hélas, nous ne parvenons pas à débattre des sujets vraiment importants, des moyens de faire progresser le statut de la SNCF, de la façon de faire avancer ce service public avec les citoyens.
On nous parle sans cesse de la dette, même si on assure qu'elle n'est pas due aux cheminots ; on nous parle du réseau, mal entretenu, à la limite du déraillement parfois ; on nous parle des trains en retard, comme si les cheminots en portaient la responsabilité – certes vous ne l'avez pas dit mais cela revient comme une antienne.
On veut faire comme pour le fret. Mais, dans mon territoire, cela fait huit ans que nous avons élaboré un projet portant sur le fret, sans avoir reçu la moindre réponse. Vous allez m'assurer que mon territoire sera pris en compte, et que les problèmes seront résolus du jour au lendemain ; c'est faux : les territoires du fret sont ignorés ! Or, c'est bien dans le même sens que va cette réforme.
Tout ce que vous faites serait destiné à réduire la dette, mais 25 000 emplois de cheminots ont été supprimés entre 2007 et 2017, cela a-t-il permis de résorber l'endettement ?
Vous comprendrez que je m'oppose à cette réforme qui ne fera rien avancer et qui, bien au contraire, appauvrira notre pays et ses industries.