M. le rapporteur nous dit qu'il faut que nous ayons l'environnement à l'esprit. Il est tout de même bien dommage d'avoir rédigé un gros texte de soixante-trois pages sans avoir pensé une seule fois au réchauffement climatique. C'est un peu ballot quand même ! C'est bien regrettable de devoir rattraper le coup a posteriori et d'être obligé de se dire : « Ah, oui, il y a ce truc : l'écologie ! ».
Je signale un deuxième « oubli », qui n'en est pas un à mes yeux. Prenez le projet de loi, et faite une recherche automatique : Ctrl F « démocratie » ou « démocratiser » ! Vous n'obtiendrez aucune réponse. Pourtant la question de savoir comment on rend le train accessible à tous devrait être centrale. Elle n'est pas posée.
Je ne peux pas m'empêcher de penser aux « cars Macron ». Nous sommes dans une certaine continuité. C'est tout de même le Président Emmanuel Macron qui nous a vendu, alors qu'il était ministre de l'économie, cette excellente idée. Les cars Macron sont une aberration écologique consistant à doubler par le car des lignes de train existantes. Cela rend ces trajets accessibles aux pauvres, nous a expliqué, à l'époque, M. Emmanuel Macron. On a inventé une cinquième classe que ce soit en termes de temps – il faut trois heures pour aller de Paris à Amiens alors qu'on met une heure et demie par le train –, ou de confort – on ne peut pas travailler dans les cars. On s'oriente vers un transport à deux vitesses alors qu'il faudrait rendre le train accessible à tous. Mais cette question n'apparaît pas dans le projet de loi. Elle n'est pas posée à moins que vous n'imaginiez que le remède soit, comme vous le pensez d'habitude, l'ouverture à la concurrence.