Pour vous, l'ouverture à la concurrence est le remède magique, qui vous dispense d'assumer vos errements. La concurrence, vous n'avez que ce mot-là à la bouche : il saute aux yeux et revient quatre-vingt-quatre fois dans votre projet de loi. Vous dénoncez la vétusté des lignes et le manque d'entretien des voies, mais l'ouverture à la concurrence ne fera qu'aggraver la situation. Aucune entreprise privée n'investira pour réhabiliter les infrastructures, non plus que pour desservir les petites lignes régionales.
Le service public est le seul à même d'assurer ces missions, qui sont par essence non rentables. Que comptez-vous proposer aux habitants de ces territoires, hormis les cars Macron ?
Les accidents et les retards se multiplieront, comme c'est le cas au Royaume-Uni depuis la privatisation du rail. Les entreprises privées chercheront à maximiser leurs bénéfices, en pratiquant une politique de bas salaires et en entretenant au minimum le matériel roulant.
Votre vision du transport ferroviaire est tellement archaïque que vous ne vous interrogez même pas sur son rôle dans l'aménagement du territoire et la lutte contre le réchauffement climatique.
Nous nous demandons même si nous avons encore un ministère de la transition écologique, ou si celui-ci a définitivement pris un autre aiguillage, mettant toutes ses compétences au service des entreprises privées.