Monsieur le ministre d'État, lorsqu'on défend un texte que l'on veut efficace, il importe d'être précis. L'immigration serait « massive », le solde migratoire en « constante augmentation », dit-on. Il conviendrait, pour le démontrer, de donner des chiffres. Or, nous le savons, 87 % de l'immigration africaine se fait à l'intérieur du continent africain. Rappeler les chiffres est nécessaire si nous voulons parler de la réalité de l'immigration en France, en Europe et dans le monde.
Il importe également de savoir si, même dans le cadre de la sélection opérée entre les « bons » migrants – les demandeurs d'asile – et les « mauvais » – ceux qui, certainement en provenance d'Afrique, sont motivés par des raisons économiques –, nous sommes à la hauteur de notre tradition d'accueil. Or, bien que les engagements européens en matière de relocalisation pris par la France en 2015 soient très faibles au regard de ceux d'autres pays, ils n'ont été tenus qu'à hauteur d'à peine 20 %… Si, comme on aime à le rappeler, Michel Rocard a déclaré : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », n'oublions pas qu'il a ajouté : « mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part ». Force est de constater que tel n'est pas le cas. Je souhaiterais donc savoir, monsieur le ministre, ce que vous comptez faire pour accélérer le processus de relocalisation.
Enfin, vous avez évoqué la montée des populismes en Europe. Là encore, soyons précis : c'est de l'extrême-droite xénophobe qu'il s'agit. Soit on la combat, soit on croit la combattre en l'accompagnant un peu par le discours et les actes mais, souvent, l'original est préféré à la copie.