Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, conformément à l'article 35, alinéa 2, de notre constitution, j'ai l'honneur de vous informer des décisions prises pour l'intervention de nos forces armées à l'étranger. Compte tenu de l'importance de ces opérations, nous avons voulu que cette information soit suivie d'un débat à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Le 7 avril dernier, plusieurs attaques chimiques ont été menées sur la ville de Douma, en Syrie, y compris contre les infrastructures médicales : plus de quarante-cinq personnes y ont laissé la vie et de très nombreuses autres ont été blessées. Dans la nuit du 13 au 14 avril, sur ordre du Président de la République, les forces aériennes et navales françaises, en étroite coordination avec les forces armées des États-Unis et du Royaume-Uni, ont frappé le territoire syrien. Cette opération a été un succès. Nous avons détruit les trois sites visés : un site de recherche dans la banlieue de Damas, un site d'assemblage et un site de stockage d'armes chimiques.
Sans attendre notre débat de ce jour et conformément à l'esprit de nos institutions, le Gouvernement a veillé à ce que le Parlement soit constamment informé de la situation. Dans la soirée qui a précédé l'action de nos forces, j'ai personnellement informé les présidents des deux assemblées des décisions prises par le Président de la République ; hier matin, je les ai à nouveau reçus ainsi que les présidents des commissions compétentes et des groupes parlementaires. Ces échanges ont été d'une grande qualité et d'une grande dignité, qualité et dignité que la situation impose, et je voulais en remercier chacun.
Cet après-midi, il nous revient de débattre de la situation en Syrie et de l'action de la France.
Je voudrais au préalable rappeler le cadre dans lequel se déploie notre politique en Syrie. S'agissant tout d'abord de nos objectifs généraux, ils sont clairs, ils n'ont pas varié : notre ennemi n'est pas la Syrie. Nous ne sommes pas entrés en guerre contre la Syrie ou contre le régime de Bachar el-Assad. Notre ennemi, c'est Daech.