Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la ministre des armées, monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, monsieur le secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement, madame la vice-présidente de la commission de la défense nationale et des forces armées, mes chers collègues, je veux d'abord saluer le courage et le professionnalisme de nos armées qui ont conduit avec succès notre opération en Syrie.
Elle a permis de détruire des installations clandestines de production et de stockage d'armes chimiques. Elle a été conduite, avec mesure et responsabilité, par les états-majors, en coordination avec nos alliés américains et britanniques. Menée depuis plusieurs bases situées en métropole, et depuis nos bâtiments déployés en Méditerranée, elle constitue une nouvelle preuve des prouesses dont nos aviateurs et nos marins sont capables. La France est reconnaissante envers ces derniers, comme elle l'est à l'égard de tous ceux qui s'engagent, sur notre territoire et bien au-delà de nos frontières, pour la sécurité collective.
Le 7 avril, à nouveau, des voix d'enfants, de femmes et d'hommes se sont tues. Ce conflit ne cesse de semer la mort dans toutes les contrées de la Syrie ; il réduit en cendres toute trace d'humanité sur cette terre pourtant si proche du berceau de la civilisation ; il fait de ces terres de culture, d'art et d'histoire, des champs de désolation.
Le 7 avril, les destins de combattants et de civils ont été mêlés dans une attaque aveugle et barbare.
L'attaque chimique à Douma nous renvoie un siècle en arrière, lorsque ces armes venues des tréfonds de la barbarie humaine ont été utilisées pour la première fois à Ypres. Nous étions, alors, à l'aube d'un demi-siècle de ténèbres, où l'humanité a montré ce qu'elle avait de pire.
Depuis, ces armes scélérates avaient été mises au ban de la civilisation : elles n'ont en effet été utilisées que ponctuellement, par des régimes dictatoriaux, face à des civils sans défense.
Symbole de sa lâcheté, c'est donc à ce procédé que Bachar el-Assad a recouru pour traquer les derniers opposants qui refusaient encore de lui livrer la Ghouta orientale.
Ce sont nos services – les services de renseignement français – qui nous ont apporté les preuves – confirmant ainsi les informations dont nous disposions – que cette attaque chimique avait bien eu lieu et qu'elle était bien l'oeuvre du régime syrien.