Monsieur le président, mes chers collègues, je condamne la décision du Président de la République de bombarder la Syrie. Cette agression d'un État souverain, menée de concert avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, est indigne du point de vue moral, en même temps qu'illégale du point de vue du droit et illégitime du point de vue de la charte des Nations unies.
En bombardant sans l'aval du Conseil de sécurité un pays souverain, la France participe à la disparition progressive du système légal de l'ONU et détruit son propre droit de veto au Conseil de sécurité. La France souhaite-t-elle en finir avec le droit international et suivre aveuglément les États-Unis ?
Bill Clinton a attaqué la Yougoslavie en violant allègrement le droit international. George Bush Jr a fait de même contre l'Irak, Barack Obama contre la Libye et la Syrie. Donald Trump, quant à lui, n'a jamais caché son aversion vis-à-vis du droit international. Son silence pesant sur le Yémen est la preuve de sa connivence avec le prince d'Arabie Saoudite.
L'acte est effrayant par l'usage d'armes destructrices, et dans la mesure où il ne se fonde sur rien : les preuves de l'emploi par l'armée syrienne d'armes chimiques et de l'implication de l'armée russe n'existent pas.